Le Journal de Quebec - Weekend

LE DROIT DE RIRE

Humoriste qui aime rire des travers de la société, Guy Nantel a un terrain de jeu pour le moins fertile, ces temps-ci, avec les différents scandales et controvers­es qui ont éclaté au Québec et à l’étranger. Dans son nouveau spectacle, Nos droits et libert

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

C’était LE sujet de l’heure au moment de notre rencontre avec Guy Nantel, la semaine dernière, à quelques pas du palais de justice de Montréal. Quelques heures plus tôt, le grand manitou de Juste pour rire, Gilbert Rozon, annonçait qu’il démissionn­ait de ses fonctions à la suite de plusieurs allégation­s d’ordre sexuel. Au moment d’écrire ces lignes, nous ne savions toujours pas ce qui allait arriver avec le festival d’humour et la compagnie qui existe depuis 1983.

« Il ne doit pas que démissionn­er, il doit vendre, et rapidement en plus, sinon j’ai bien peur qu’il n’y ait pas de festival l’été prochain faute d’artistes », a mentionné Nantel.

Avant même que n’éclatent le scandale à propos de Harvey Weinstein aux États-Unis, et ceux autour d’Éric Salvail et de Gilbert Rozon au Québec, Guy Nantel avait déjà prévu de faire un numéro sur le consenteme­nt sexuel dans son nouveau spectacle.

« C’est un sujet de mon spectacle qui va peutêtre faire jaser », reconnaît-il. À la lumière de tout ce qui est sorti dans les derniers jours, l’humoriste n’aura d’autres choix que d’ajouter deux ou trois nouvelles blagues dans ce numéro.

« Mais en même temps, je ne sais pas si c’est le genre de sujet dont on parlera encore dans deux mois. Peut-être qu’il y aura de nouveaux noms qui seront sortis à ce moment-là. Je dois penser pour une tournée de trois ans. Ça va vite, l’informatio­n. Quand j’écrivais des galas Juste pour rire, on arrivait en février-mars et on se disait que tel sujet était un incontourn­able. On écrivait un bout de trois minutes. Et rendu au festival en juillet, la référence était déjà morte. »

RELIGION ET CENSURE

Ayant écrit son spectacle seul, Guy Nantel a aussi voulu aborder les droits et libertés en matière de religion (« les gens qui disent qu’ils ont tels droits à cause de leur religion »), d’art (« avec la censure, les humoristes ont-ils le droit de tout dire ? ») à propos du Québec (« le Québec est-il libre de choisir son destin, de devenir souverain ou indépendan­t ? ») et des individus (« est-ce qu’on est aussi libre qu’on le pense de changer de vie ou de carrière ? »).

Après avoir passé la dernière année à roder son matériel dans les bars (« je l’ai fait dans toutes sortes de circonstan­ces »), l’humoriste est maintenant prêt à faire ses premières médiatique­s.

Craint-il la grande concurrenc­e cet automne, avec les 12 nouveaux spectacles d’humour ? « Je ne tiens pas compte du tout de ça, dit-il. Oui, je sors en même temps que des gros noms, comme Laurent Paquin et Louis-José Houde. Mais si tu te mets à réfléchir à ce qui arrive en même temps, tu ne le sors jamais, ton show. Après, c’est au public de choisir. »

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