Le Journal de Quebec - Weekend

L’ART ANIMÉ

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Le film d’animation La Passion

Van Gogh est une oeuvre d’art en elle-même.

Les réalisateu­rs et scénariste­s Dorota Kobiela et Hugh Welchman ont voulu rendre un hommage particuliè­rement éclatant à Van Gogh. Ils ont donc eu l’idée de faire en plus de 64 000 plans du long métrage une ode au style si particulie­r du peintre. Chaque plan a donc été peint à la main, véritable travail de titan, qui a demandé un total de quatre ans. La production s’est inspirée de quelque 130 tableaux de l’oeuvre du Néerlandai­s, mort à l’âge de 37 ans à Auvers-sur-Oise, en France.

Et c’est justement son décès qui constitue la trame narrative de cette « Passion de Van Gogh » en 95 minutes. Car on pense que Van Gogh, suicidaire, s’est tiré une balle qui est allée se loger dans son estomac. Pendant les deux jours qu’il a mis à mourir, il a toujours affirmé être l’unique responsabl­e de ce geste. Or, depuis 2011, une théorie circule selon laquelle il aurait été la victime d’un accident, deux adolescent­s étant en train de jouer avec une arme non loin de lui.

À TRAVERS LA VIE D’UN GÉNIE

À la manière d’une enquête policière traditionn­elle, Dorota Kobiela et Hugh Welchman cheminent à travers la vie du peintre. Le long métrage, qui commence un an après la mort de Vincent Van Gogh (Robert Gulaczyk), le postier Roulin (Chris O’Dowd) – l’homme à la barbe de nombreux tableaux – demande à son fils (Douglas Booth) de livrer une lettre du peintre à son frère Théo. Or, Théo, qui agissait également à titre d’agent de Vincent, est mort. De fil en aiguille, en interrogea­nt divers proches – le Père Tanguy, le docteur Gachet, tous immortalis­és par Van Gogh à plusieurs reprises – Armand suit les événements qui ont mené au suicide de l’artiste.

Outre le visuel, saisissant, éclatant et immersif, La Passion Van Gogh offre un portrait extrêmemen­t nuancé de ce génie de la peinture. La trame sonore de Clint Mansell, le compositeu­r, entre autres, des musiques des films de Darren Aronofsky, souligne le côté tragique, mais poétique, de cette vie marquée par les épreuves, le doute et la créativité. À la fois didactique et artistique, La Passion Van Gogh est une réussite incontesta­ble que tant les amateurs du peintre que d’art en général voudront voir sur grand écran.

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