Le Journal de Quebec - Weekend
MATHIEU VANASSE
Les Pêcheurs, Plan B
Mathieu a créé un des vers d’oreille les plus sympathiques, avec la chanson thème des Pêcheurs. « On a fait de l’exploration avec le réalisateur Jean-François Asselin. Dès le début, le banjo s’est imposé. Il sonne la campagne, c’est drôle, excessif. En même temps, on ne voulait pas tomber dans le typiquement country. On s’est amusé avec toutes sortes de percussions. Mon collègue, Jean-Sébastien Brault-Labbé, a travaillé avec de vraies casseroles, des valises, pour donner un son très artisanal. Le plus difficile a été de trouver le bon chanteur. Avec Bernard Adamus, il s’est passé quelque chose. »
Au fil des années, Mathieu a acquis une solide expérience passant du drame à la comédie. On lui doit les musiques d’une dizaine de films et d’une vingtaine de séries télé dont Yamaska, Nos étés, Mon
ex à moi ou Lâcher prise.
ÉVOQUER UNE SENSIBILITÉ
« Pour Plan B, j’ai choisi le piano et je voulais donner l’impression de quelqu’un qui tourne en rond, qui s’enfonce. Le personnage creuse sa tombe. On a ajouté des cordes, un peu d’électronique. » Magalie Lépine-Blondeau y incarnait une violoncelliste. « Ce qui est spécial dans son cas, c’est qu’elle jouait avec du savon sur son archet pour ne pas faire résonner l’instrument. Un violoncelliste était devant elle et jouait pour vrai. Elle devait l’imiter en regardant comment il plaçait les doigts. »
Mathieu confirme qu’il y a de multiples possibilités pour évoquer une sensibilité. « Ce qui est dans l’air du temps, c’est de jouer à contrepied de l’émotion. C’est une formule qui fonctionne bien et qu’on n’entendait pas il y a 10 ans. » Et qui laisse place à l’imagination de nos compositeurs.