Le Journal de Quebec - Weekend

CHRISTIAN CLERMONT

Trop, Mémoires vives, Fugueuse

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Christian est résolument un compositeu­r polyvalent qui nous entraîne dans toutes sortes de sphères musicales. Aveux, Le Gentleman, Mirador, Toute la vérité, This life et Pour Sarah ne sont que quelques-unes des séries qu’il a habillées de mélodies. À son CV figurent aussi des films marquants. Curieux, ce voyageur est toujours à la recherche de nouveaux sons. « La comédie est un médium qui demande beaucoup d’attention, confiet-il en parlant de la série Trop. Comme en humour, tout est une question de punch. Quand je compose, je dois impérative­ment suivre l’histoire, le comédien et son delivery. Des fois, c’est simplement dans le rictus de l’oeil qu’il y a quelque chose à percevoir. Il y a un esthétisme à trouver. Pour Trop, Virginie Fortin a une énergie à l’écran qu’il n’était pas nécessaire d’accentuer. J’y suis allé très simplement piano-guitare. Pas question de s’épivarder à chaque épisode. J’ai plutôt opté pour des changement­s de tempo, de couleur dans les accords pour identifier les personnage­s de Virginie et d’Évelyne (Brochu).

En drame, d’autres questions se posent. Est-ce que la musique doit alourdir les événements ? Où nous situons-nous ? Sur Aveux, par exemple, la musique regardait l’action d’en haut, presque détachée avec empathie. L’orchestrat­ion n’était ni lourde ni lyrique. Si un personnage court en sang, la musique peut appuyer la tristesse ou la colère du personnage ou encore la rapidité de la caméra. Le travail avec le réalisateu­r est très précieux comme comprendre ses intentions. Il peut même arriver que la musique rachète une scène qui fonctionne moins bien ! »

CRÉATIVITÉ

En musique, seule la créativité est de mise. S’il arrive que la musique colle aux époques dépeintes, réalisateu­rs et compositeu­rs peuvent aller à contresens. « On entend de la musique moderne sur des scènes d’époque. Dans notre métier, il n’y a pas de convention. Au contraire, tous les outils nous permettent de nous renouveler. La chose la plus importante est de traduire l’émotion que le personnage ressent. L’image est en deux dimensions, la musique en ajoute une troisième. »

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