Le Journal de Quebec - Weekend

Je n’ai pas de plan de carrière. J’ai juste envie d’avoir du fun. »

– MARC-ANDRÉ GRONDIN

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

De retour au Québec à temps plein depuis plus de deux ans, Marc-André Grondin ne s’ennuie pas vraiment des séjours de longue durée en Europe. Et pourtant, ses nombreuses escapades profession­nelles outre-Atlantique ont rapporté gros. En plus d’avoir joué dans une demi-douzaine de longs métrages et remporté le César du Meilleur espoir masculin en 2009, l’acteur a tenu la vedette d’une série franco-britanniqu­e intitulée Spotless.

« J’ai eu des projets le fun. J’ai fait des rencontres le fun. Je pourrais y retourner, mais si je peux continuer à travailler ici, je vais continuer à travailler ici », déclare le Montréalai­s.

LES GRANDS ESPACES

Malgré ses nombreuses qualités, la Ville Lumière n’a jamais réussi à envoûter totalement Marc-André Grondin. Sa culture du vedettaria­t, dotée d’une couche supplément­aire de « glaçage doré » par rapport au star-système québécois, faisait assurément partie des irritants. Mais aussi cliché que cela puisse paraître, le comédien s’ennuyait souvent des grands espaces quand il passait trop de temps à Paris.

« Veux, veux pas, je suis Nord-Américain. J’ai besoin de verdure et d’arbres. Là-bas, tout est stressant. Les routes sont petites. C’est un labyrinthe fait pour des calèches, pas pour deux millions de voitures. Les trottoirs sont petits. Il y a des poteaux partout et t’es tout le temps en train de foncer dans quelqu’un. Tu entres dans l’ascenseur, pis aussitôt que t’es plus que deux, tu n’as plus de place pour respirer. Il y a quelque chose d’oppressant tout le temps. »

PAYER SON HYPOTHÈQUE

Alors que plusieurs acteurs québécois rêvent d’une carrière internatio­nale, les visées profession­nelles de Marc-André Grondin sont beaucoup plus modestes : il aspire à payer son hypothèque. Tout simplement.

« Je ne rêve pas de jouer dans un blockbuste­r, de gagner un autre César ou d’avoir un Oscar. J’ai juste envie d’avoir du fun. Je veux avoir assez d’argent pour m’acheter un vinyle ridiculeme­nt cher une fois de temps en temps. Tout le reste, ça importe peu. »

RESTER VRAI

Sauf quand il s’agit d’interpréte­r un personnage, Marc-André Grondin n’a jamais aimé « faire semblant ». En entrevue, il n’est pas du genre à sortir « la cassette » pour éluder une question ou brailler pour « donner un show ». Et sur Twitter et Instagram, il refuse de vendre du rêve à ses dizaines de milliers d’abonnés, même si quelques clichés pourraient l’aider à remettre les pendules à l’heure concernant sa véritable nature.

« Les gens pensent que je suis quelqu’un de renfermé et sérieux… Oui, je suis un peu ermite. Mais je ne passe pas mes journées à m’gosser des pipes dans une cabane dans le bois ! Y’en a qui pensent que je ne vais jamais en vacances parce que je ne mets pas des photos de voyage sur Instagram... ou que je n’ai pas de fun parce que je ne montre pas que j’ai du fun en postant des selfies aux deux minutes. Mais des fous rires, j’en ai à tous les jours avec plein de

monde. J’ai juste un malaise avec le fait qu’aujourd’hui, il faut montrer tout et tout le temps. Je n’ai pas besoin de ça. »

UN BEAU MESSAGE

Marc-André Grondin s’est illustré aussi bien au petit qu’au grand écran et automne. En plus d’avoir repris son rôle dans L’imposteur, qui prend fin lundi soir après deux saisons à TVA, il a tenu l’affiche des Affamés au cinéma.

Succès critique incontesta­ble, le long métrage de Robin Aubert a toutefois peiné à rallier les spectateur­s. Selon les plus récents chiffres de Cinéac, ses recettes au box-office s’élevaient à 159 000 $.

« Le public n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est plate, mais qu’un film de zombies gagne le prix du meilleur film au Festival de Toronto, c’est très cool. Ça envoie un beau message aux institutio­ns. Ça dit : vous pouvez continuer à financer des films de genre, parce que ça peut être bien fait. Ce n’est pas parce que c’est un film de zombies que c’est nécessaire­ment poche. Ça peut être artistique. Il peut y avoir quelque chose d’intelligen­t derrière. »

PRODUIRE

Acteur depuis son tout jeune âge, Marc-André Grondin continuera de diversifie­r ses activités au cours des prochaines années. Après avoir été producteur associé sur L’impos

teur, le comédien de 33 ans désire explorer cette avenue avec plus d’insistance.

La première fois qu’il a réalisé qu’il pourrait aimer cette facette du métier, c’était en 2010, quand JeanMarc Vallée préparait le tournage de Café de flore à Paris. Avant de donner ses premiers coups de manivelle en France, le réalisateu­r québécois, qui cherchait à pourvoir quelques postes dans son équipe, avait demandé conseil à Grondin, qui connaissai­t davantage le milieu du cinéma en France.

« En bout de ligne, toutes les personnes que j’avais suggérées ont été prises, souligne le comédien avec fierté. Le directeur photo, la costumière, l’assistante… Ça m’avait vraiment fait triper de mettre des gens en contact. C’est pour ça que j’ai envie de produire. Je veux mettre le talent du monde en valeur. »

Bien qu’il n’ait rien de précis à dévoiler, Marc-André Grondin révèle avoir commencé à élaborer un projet.

« Comme je n’ai pas vraiment de job cet automne et que je ne veux pas rester assis chez nous à ne rien faire, c’est un bon moment. »

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