Le Journal de Quebec - Weekend
TOUT LE MONDE EST SUSPECT...
Réalisée par Kenneth Branagh, qui y tient également le rôle principal d’Hercule Poirot, cette adaptation du roman policier d’Agatha Christie a tout pour tenir les cinéphiles en haleine et les plonger dans une époque révolue.
Publié en 1934, Le crime de
l’Orient-Express se déroule à bord du célèbre train, qui ralliait Paris à Constantinople (aujourd’hui Istanbul). Microcosme de la société de l’époque, vestige d’un temps révolu, ce train de luxe est l’endroit idéal pour commettre un crime parfait – celui d’un riche homme d’affaires –, jusqu’à ce qu’Hercule Poirot s’en mêle. Et tous les passagers deviennent alors des suspects.
Le scénariste n’est nul autre que Michael Green ( Blade Runner :
2049) et le producteur, Ridley Scott. Immédiatement, dès le début de la production, Michael Green et Kenneth Branagh sont entrés en contact avec Mathew Prichard, le petit-fils d’Agatha Christie et James Prichard, l’arrière-petit-fils et responsable d’Agatha Christie Ltd, la compagnie qui gère les droits de l’oeuvre de l’écrivaine britannique. Car, pour le cinéaste, « elle continue à nous divertir en nous faisant réfléchir d’une manière totalement différente ».
FIDÈLE, MAIS MODERNE
Afin de s’assurer que les spectateurs trouvent, dans cette nouvelle version du
Crime de l’Orient-Express – Sydney Lumet l’avait déjà fidèlement adapté en 1974 –, des éléments inconnus, la production a obtenu l’autorisation des ayants droits de l’auteure de modifier quelque peu l’intrigue, tout en respectant l’esprit du roman policier.
L’action ne se déroule donc pas qu’à l’intérieur du train, de nouveaux personnages font leur apparition et la décoratrice Jim Clay a tout mis en oeuvre pour insuffler une modernité visuelle à ce décor luxueux, mais statique, le film ayant été tourné en studio (à part la scène d’ouverture, filmée à Malte). « C’est une histoire compliquée, a-t-elle expliqué, et un huis clos dans un train immobile. Je savais que le défi serait de la dynamiser, d’aider à augmenter la tension dramatique et à apporter une bouffée d’air frais. Nos premières conversations ont porté sur l’endroit où le train est arrêté après l’avalanche. Le roman indique un col de montagne, mais nous l’avons transformé en viaduc. Ensuite, il était clair que Poirot devait être plus jeune, plus agile, qu’il devait pouvoir courir, pourchasser des gens le long du viaduc. »
Et, ainsi que l’a souligné Kenneth Branagh, « Agatha Christie sait raconter une histoire intense, qui nous fait tourner les pages. Pour les gens qui aiment les vrais mystères, c’est extraordinaire. Ce film a la chance d’être peuplé d’excellents acteurs qui, je pense, intensifient le mystère. Le film déstabilise, divertit, surprend. »