Le Journal de Quebec - Weekend
UN THRILLER GLACIAL ET DÉRANGEANT
La mise à mort du cerf sacré ∂∂∂∂∂
Un film de Yorgos Lanthimos. Avec Colin Farrell, Nicole Kidman et Barry Keoghan. À l’affiche.
Quelque part entre le thriller psychologique, le film d’horreur et la tragédie grecque, La mise à mort du
cerf sacré est une oeuvre puissante et dérangeante qui nous hante longtemps après la projection.
Ceux qui ont déjà vu un film du cinéaste grec Yorgos Lanthimos ( Canine) savent que le singulier cinéaste grec sort de l’ordinaire, surtout après son étonnant film d’anticipation Le homard, dans lequel des célibataires devaient rapidement trouver l’âme soeur pour éviter d’être transformés en animaux. Donc, avec La mise à mort du
cerf sacré, son plus récent long métrage, Lanthimos nous amène encore dans un monde singulier où le surnaturel côtoie la comédie noire et la tragédie, dans un climat étouffant à souhait.
DILEMME CORNÉLIEN
Steven (Colin Farrell), un brillant chirurgien, décide de prendre sous son aile Martin (Barry Keoghan), un adoles- cent dont le père est décédé quelques mois plus tôt sur sa table d’opération. Marié à une femme qu’il aime (Nicole Kidman) et père de deux enfants, Steven verra sa vie prendre une tournure dramatique le jour où son jeune garçon sera atteint d’une mystérieuse maladie.
Il apprendra rapidement que cette maladie soudaine fait partie du plan de vengeance de Martin, qui tient le chirurgien responsable de la mort de son père. Steven sera aussitôt confronté à un dilemme cornélien : pour éviter que tous les membres de sa famille meurent tour à tour de cette maladie, il devra sacrifier l’un d’entre eux en le tuant.
CRITIQUE MITIGÉE
On peut facilement comprendre pourquoi ce thriller radical et glacial a divisé la critique lors de sa première mondiale au dernier Festival de Cannes. La mise à
mort du cerf sacré est un film trop pessimiste pour plaire à tous. Mais il y a dans cette oeuvre atypique et troublante de grands moments de cinéma que l’on n’est pas près d’oublier.