Le Journal de Quebec - Weekend

LES SACRIFICES D’UNE PASSIONNÉE

- MARIE-HÉLÈNE GOULET Agence QMI

Du haut de ses 19 ans, Alice MorelMicha­ud frôle déjà les 15 ans de carrière. Aussi intéressan­te que gentille, la jeune actrice, qu’on peut voir dans L’heure bleue et le film

Junior Majeur, lève le voile sur les réalités entourant son métier.

Après plusieurs production­s jeunesse, tu interprète­s un personnage important de L’heure bleue, Clara. Comment abordes-tu ce rôle ?

Lorsqu’on joue pour une production adulte, on touche plus les sentiments des gens parce qu’on leur présente des situations très vraies. J’ai vraiment envie que les parents qui regardent

L’heure bleue reconnaiss­ent leur adolescent­e dans Clara et qu’ils comprennen­t peut-être mieux leur fille. J’aborde ce rôle avec une impression de grande responsabi­lité.

Comment est-ce d’avoir Céline Bonnier comme partenaire de jeu ?

C’est un rêve ! J’adore Céline, non seulement pour ses qualités humaines, puisqu’elle est drôle, gentille et généreuse, mais aussi pour son talent, qui m’ébahit. Parfois, je dois me concentrer afin de continuer d’interagir avec elle et non pas juste la regarder jouer.

Cinq ans après le film Les PeeWee 3D : L’hiver qui a changé ma vie, tu as repris ton personnage de Julie dans Junior Majeur. Comment ton attitude sur un plateau de tournage a-t-elle évolué entre les deux films ?

Maintenant, je réfléchis beaucoup aux motivation­s de mes personnage­s et j’analyse chacune des répliques. Je suis pas mal plus tranquille sur un plateau qu’à l’époque des Pee-Wee. Plus jeune, avec la gang, on aurait dit que chaque scène à tourner était seulement une pause pendant notre party (rires).

Trouves-tu qu’il y a des parallèles à faire entre le parcours des athlètes et celui des comédiens ?

Dans un cas comme dans l’autre, nous avons beaucoup de sacrifices à faire pour atteindre nos buts. Dans mon cas, ces sacrifices ont surtout touché ma vie amicale.

Quand il faut se lever à 5 h du matin pour une production, il est hors de question de sortir avec des amis. Il y a aussi beaucoup d’escapades que je n’ai pas pu faire avec eux, qui sont pourtant des étapes normales dans la vie d’une adolescent­e. Je ne pouvais pas prendre quelques bières dans un parc avec des amis à 15 ans. Comme je jouais pour un public jeunesse, j’avais un profil à respecter. On doit toujours surveiller notre image, tout comme les athlètes.

On voit aussi dans Junior Majeur un père qui veut absolument que son fils réussisse. As-tu été témoin de ce genre de comporteme­nt ?

Oui, mais les jeunes acteurs qui ont de tels parents ne font pas long feu. Une journée sur un plateau est très exigeante : on nous demande d’être aussi profession­nels que les adultes. Alors, c’est impossible pour un jeune de durer dans ce métier si la passion ne vient pas de lui.

Comment fais-tu pour garder le contact avec la réalité, malgré un mode de vie qui n’a rien à voir avec la majorité des jeunes de ton âge ?

Pour garder ce lien avec la vraie vie, il était très important pour moi d’aller au cégep. J’y ai rencontré des jeunes qui étaient indifféren­ts envers mes activités profession­nelles, car eux s’investissa­ient dans leurs études, habitaient toujours chez leurs parents et travaillai­ent au salaire minimum. Ça m’a fait du bien. Naturellem­ent, j’ai plusieurs amis acteurs, mais si je fréquentai­s seulement ces derniers, ça me déconnecte­rait de la réalité.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada