Le Journal de Quebec - Weekend

« CE SERA MON GALA LE PLUS DIFFICILE »

Au fil de sa carrière, François Morency a animé plus d’une vingtaine de galas en tous genres. Celui de demain, Les Olivier, sera le plus difficile. Comment l’animateur a-t-il travaillé sur cette soirée, après tous les scandales sexuels qui ont éclaté cet

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

L’automne a été particuliè­rement chargé en scandales, dont celui des agressions sexuelles qui auraient été commises par Gilbert Rozon. Comment as-tu préparé ce nouveau gala de l’humour ?

« Ce n’est pas moi qui vais régler tout ça au gala, mais je ne pouvais pas arriver sur scène et faire un numéro sur les piscines hors terre. Je ne peux pas ne pas en parler ni ne parler que de ça. Je me rends compte, en faisant des tests à gauche et à droite, que les gens, bien qu’ils condamnent les gestes, ne veulent pas tant que ça en entendre parler. C’est comme si c’était un trop-plein... « C’est vraiment de marcher sur des oeufs. C’est de loin la situation la plus délicate dans laquelle je me suis retrouvé pour un gala. Au même moment, c’est de rassembler tout le monde et ne pas oublier que c’est un gala, finalement. Ce n’est pas une commission d’enquête ni un procès. Ça reste le party de l’humour. Mais je ne peux pas me sauver de ce dossier-là. Il faut que rapidement, dans le show, je fasse quelque chose là-dessus. »

Quand les scandales ont explosé en octobre, as-tu pensé te retirer complèteme­nt de l’animation du gala ?

« Ça ne m’a pas du tout traversé l’esprit. Ce n’était pas du tout une option pour moi. Je comprends pourquoi la conférence de presse pour l’annonce des nomination­s a été annulée, car les nomination­s auraient passé en deuxième. Mais en même temps, c’était retarder l’inévitable. Depuis ce temps-là, tous les humoristes qui sont allés en entrevue pour parler de leurs

shows se sont fait demander ce qu’ils pensent de ça. Quelque part, si on l’avait fait [la conférence], peut-être qu’on aurait tout réglé d’un coup et qu’on aurait pu passer à autre chose. »

Après la controvers­e de l’an dernier aux Olivier, avec le numéro censuré de Mike Ward et Guy Nantel, tu te disais sûrement que tu ne pouvais pas vivre pire situation cette année ?

« En effet ! C’est beaucoup plus dur cette année. L’an dernier, ça avait éclaté dans les 48 dernières heures avant le gala. C’était beaucoup, mais ça avait eu l’avantage qu’on n’avait pas eu le temps d’y penser tant que ça avant de faire le gala. Cette année, il y a le sérieux de la situation. Je ne veux pas diminuer le débat sur la liberté d’expression de l’an dernier, mais c’est de la gomme balloune comparé à ce qui se passe cette année. « Il fallait mobiliser le monde à venir faire des numéros sur le gala. Là-dessus, j’ai un appui très massif des humoristes. Mais il reste que ce n’était pas garanti que tout le monde embarquera­it [cette année]. J’ai reçu plein de messages en privé de collègues qui m’ont dit qu’ils étaient avec moi. Ça m’aide énormément. »

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada