Le Journal de Quebec - Weekend
QUAND UN MARIAGE TOURNE AU DÉSASTRE
Cinq ans après avoir signé la comédie Intouchables, un des films les plus populaires de l’histoire du cinéma français, les réalisateurs Olivier Nakache et Éric Toledano ont renoué avec le succès cet automne en lançant leur nouveau film, Le sens de la fêt
Sorti en France au début octobre, ce film, qui met en vedette Jean-Pierre Bacri, Gilles Lellouche et la Québécoise Suzanne Clément, a été un des beaux succès du cinéma français au box-office cet automne, attirant près de 3 millions de spectateurs dans les salles de l’Hexagone. Le sens de la fête, un film choral, suit une galerie de personnages qui gravitent autour de l’organisation d’un mariage, dont le traiteur (Bacri) qui doit s’assurer que la fête se déroule comme convenu avec les mariés.
AU MARIAGE COMME AU THÉÂTRE
Olivier Nakache et Éric Toledano ont puisé dans leurs propres souvenirs pour écrire le scénario du Sens de la fête. Les deux ont eu l’occasion de travailler comme serveurs dans des mariages quand ils étaient plus jeunes.
« C’est un milieu qu’on connaît bien parce qu’on y a déjà travaillé. Mais l’idée du film n’est pas liée au mariage », a précisé Olivier Nakache, lors d’un passage à Montréal le mois dernier pour le Festival Cinemania.
« L’idée vient plutôt du fait qu’on avait envie de suivre une équipe au travail pendant un temps donné. Or, le milieu du mariage est comme un théâtre. Tout le monde sait comment se déroule un mariage, mais on n’est pas tous allés voir dans les cuisines pour voir comment ça se passe. C’est ce qu’on a voulu faire avec ce film. »
Nakache et Toledano avaient aussi depuis longtemps le désir de travailler avec Jean-Pierre Bacri ( Le goût des
autres, Kennedy et moi), un acteur particulièrement doué dans l’art de manier l’humour pince-sans-rire.
« Bacri, on aime le fait qu’il se balade entre les films d’auteur et les comédies, souligne Nakache. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas fait de comédie populaire et on avait la conviction qu’il avait sa place dans ce genre de film et que les gens l’aimaient. Bacri est un peu comme Bill Murray aux États-Unis. Il a son ton à lui et une façon bien à lui de lancer ses répliques et ses blagues. Ç’a été un bonheur de travailler avec un acteur comme lui qui n’est pas centré sur lui, qui trouve des idées pour les autres acteurs et qui s’investit énormément dans le scénario. C’est quelque chose de rare. »
DES INFLUENCES QUÉBÉCOISES
Ce n’est pas un hasard si le tandem Nakache-Toledano a fait appel à la Québécoise Suzanne Clément pour jouer un des rôles principaux de leur nouveau film. Les deux cinéastes français sont de grands fans du Québec et de cinéma québécois.
« Il y a des films québécois qui nous ont énormément marqués, rappelle Nakache. Quand on a vu La Grande
Séduction, on s’est sentis très proches de cet humour social qui ressemble beaucoup à ce qu’on fait.
« Et puis, dans quasiment tous nos films, il y a des acteurs du Québec. Yves Jacques était dans le premier ( Je
préfère qu’on reste amis). Ensuite, dans Nos jours heureux, il y avait Guillaume Cyr et Julie Fournier. Et dans Le sens
de la fête, c’est Suzanne [Clément]. Je dirais qu’il y a encore plus d’acteurs québécois avec qui on aimerait travailler. On adore par exemple Michel Côté, Patrick Huard et Antoine Bertrand qui a d’ailleurs joué dans l’adaptation théâtrale québécoise d’Intouchables.
« En ce qui concerne Suzanne, ça faisait longtemps qu’on l’avait remarquée, surtout après le succès de Mommy. C’est une actrice formidable, un volcan. Elle est vraie, belle et elle a un jeu très naturel. Et elle avait envie de se mélanger dans cette équipe. Ç’a vraiment été une belle rencontre pour nous. » La comédie Le sens de la fête prendra l’affiche vendredi.