Le Journal de Quebec - Weekend

L’AMOUR AU TEMPS DU « TRIP À TROIS »

Mélissa Désormeaux-Poulin et Martin Matte incarnent un couple pris dans la routine quotidienn­e dans cette comédie bien troussée. En entrevue, les deux acteurs et le réalisateu­r, Nicolas Monette, reviennent sur leur expérience.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Estelle, le personnage de Mélissa Désormeaux-Poulin, a 34 ans et mène avec Simon (Martin Matte) et leur fille, Lily (Romane Martins), une vie qu’elle commence à trouver bien trop sage. Après quelques questionne­ments, elle décide d’organiser un trip à trois et se met en quête de la femme idéale avec qui réaliser ce fantasme…

« Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est que l’action parte de la femme, explique Mélissa Désormeaux-Poulin. Au grand écran, il n’y a pas beaucoup de comédies portées par des femmes. J’aimais beaucoup, ensuite, la gang de filles avec qui Estelle partage ses malheurs. » RÉALISME ET COMÉDIE

Le groupe de jeunes femmes qui conseiller­a Estelle au fil de ses recherches de l’autre pour ce trip à trois est composé de Marie-Josée (Bénédicte Décary), sa soeur célibatair­e et libérée, Myriam (Geneviève Schmidt), apprentie psychologu­e, et Émilie (Anne-Élisabeth Bossé), en couple avec l’un des meilleurs amis de Simon et jeune mère qui n’a pas vraiment la langue dans sa poche.

L’envie d’Estelle d’essayer de pimenter son couple suit la découverte inopinée d’un jouet sexuel dans les affaires de Simon ! « On voulait qu’Estelle ressemble à n’importe qui, que les femmes se retrouvent, souligne celle vue dans Ruptures. C’est peut-être mon côté plus “dramatique” qui fait qu’on y croit. »

Malgré le sujet, chargé en allusions sexuelles, la comédie prend toute la place dans Le trip

à trois et les propos sont crus. « C’est cru, mais jamais vulgaire. On a trouvé la ligne juste pour que ça ne tombe pas dans le trop prévisible et gentil, mais on n’est pas vulgaire, ce n’est pas ça le but. Le but, c’est de faire rire », de souligner la comédienne.

« Les filles vont parler plus en détail de ce qui est arrivé. Les gars vont y aller plus dans le général et ça, on le voit bien dans le film. “Quand tu fais l’amour, à quoi penses-tu ?” Oui, les filles peuvent se dire ce genre d’affaires. » Au coeur de ce Trip à trois, la complicité entre Mélissa Désormeaux-Poulin et Martin Matte ainsi que l’égalité qui règne dans leur couple factice. « Notre métier, c’est quand même de rentrer en contact avec quelqu’un. Avec Martin, c’est assez facile ! On est allés prendre un verre avant [le début du tournage] pour jaser. Mais [la complicité] est née pendant le travail. Martin, c’est un travaillan­t, un exigeant et moi aussi. Comme, pour moi, c’étaient mes premiers pas dans la comédie au cinéma, j’étais à l’écoute de ce qu’il faisait. Comme c’est un maître, j’avais envie de l’espionner… […] Et l’égalité entre les personnage­s est l’une des raisons pour lesquelles j’aimais le scénario. »

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