Le Journal de Quebec - Weekend

L’ANNÉE DE TOUS LES DÉFIS

L’année qui se termine aura été riche en défis pour JeanFranço­is Breau. Celui que nous avons d’abord connu comme chanteur éprouve de plus en plus de plaisir à occuper le poste d’animateur, autant à la radio qu’à la télévision. Et il ne redoute plus de sor

- PASCALE WILHELMY

Jean-François, on a l’impression que ces derniers temps, tu sors de ta zone de confort...

C’est vrai, mais ça fait quand même quelques années que je me retrouve dans le siège de l’animateur. Je remplaçais Michel Barrette à Pour le

plaisir. À cette époque, on me faisait déjà confiance. Ç’a commencé là. Et je me suis rendu compte que j’aimais ça, que je pouvais être un communicat­eur, même si c’est une tout autre affaire que la chanson.

Tu te sens à l’aise dans ce rôle ?

Tellement ! J’aime la discussion, je suis curieux, j’aime écouter... Sans prétention, j’ai compris que je possédais les aptitudes de base et, de plus en plus, l’expérience. Depuis cinq ans, je concrétise ce désir. J’aime me mettre en danger, me déstabilis­er. Je préfère les sauts dans le vide à la routine.

Justement, ta zone de confort, tu t’en éloignes, comme tu t’éloignes aussi de l’image qu’on se faisait de toi à tes débuts...

C’est sûr. Les gens nous voient comme le petit couple gentil, Marie-Eve et moi. Ceux qui venaient à nos spectacles savaient qu’on pouvait être drôles aussi. Depuis 18 ans, je porte le flambeau de l’interprète, de l’auteur-compositeu­r. Je me suis exprimé par la chanson, maintenant, je le fais avec un micro.

Le public s’ouvre aussi à ce nouveau côté de toi que tu présentes...

Oui, il ne s’intéresse plus seulement à mes chansons. Maintenant, ce que je pense, ce que je partage par mes opinions, mes découverte­s, ce que j’apprends devient aussi important. Ce que j’ai appris aussi, les expérience­s que j’ai acquises grâce à mon parcours.

Lâcher prise a donc été bon...

Dans une carrière de chanteur, d’animateur, de personnali­té publique, on s’efforce de montrer les bons coups. Pour une belle affaire, on efface souvent deux ou trois autres qui sont moins bonnes. On frappe beaucoup plus de murs, plus de découragem­ent que les gens pensent. Le lâcher-prise devient essentiel, autant que la volonté de vouloir essayer des trucs, de vouloir foncer.

Tu as une diversité de projets, tous super stimulants. Dirais-tu que l’arrivée de Léa te motive à accomplir plus de choses ?

J’ai toujours été un gars de défis, ambitieux, un gars de carrière. Avec Léa, il y a cette espèce de deuxième dimension. Je ne suis plus tout seul, j’ai une responsabi­lité. J’étais très égoïste avant d’avoir un enfant. Maintenant, c’est tout autre chose. Avec elle dans notre vie, le calcul du travail ne se fait plus de la même manière.

L’animation à la radio, c’est tout un métier...

J’aimerais faire ça longtemps ! Parce que le contact est différent, parce qu’on suit l’actualité et que j’aime partager ce que j’ai appris d’intéressan­t. Depuis les événements – le départ d’Éric Salvail à l’émission de radio –, le public voulait le retour des Fantastiqu­es. C’est maintenant fait. On a demandé à quatre d’entre nous, dont moi, de prendre le rôle de l’animateur pour une semaine, une fois par mois. C’est autre chose. On me fait confiance pour m’asseoir dans le siège du conducteur.

À t’écouter, on comprend que nos limites, c’est nous qui nous les imposons...

Je l’ai rapidement compris en 1998, aux auditions de Notre-Dame de

Paris. Je me suis retrouvé, moi, le petit gars du Nouveau-Brunswick, de Tracadie, devant Luc Plamondon et Richard Cocciante. Crois-moi, j’étais convaincu que je n’avais pas ma place à ces auditions. Puis, ç’a fonctionné.

En terminant, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2018 ?

D’autres belles surprises profession­nelles et personnell­es. Si je regarde les moments où j’ai eu le plus de plaisir, c’est lorsqu’il s’est passé des choses inattendue­s.

 ??  ?? Auteur-compositeu­r-interprète, mais aussi animateur à ses heures, Jean-François Breau dit être parvenu à se débarasser du sentiment de l’imposteur.
Auteur-compositeu­r-interprète, mais aussi animateur à ses heures, Jean-François Breau dit être parvenu à se débarasser du sentiment de l’imposteur.

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