Le Journal de Quebec - Weekend

PLAGIAT OU INSPIRATIO­N ?

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

L’actualité musicale a été secouée par une nouvelle affaire de plagiat, la semaine dernière, quand Lana Del Rey a révélé que le groupe Radiohead l’accusait d’avoir plagié sa chanson Get Free sur leur succès des années 1990, Creep. Coupable ou non (les représenta­nts des deux artistes sont en discussion­s et aucune poursuite n’aurait été encore déposée, selon les avocats de Radiohead), ce litige s’ajoute à une liste de cas célèbres où la ligne mince entre inspiratio­n et copie a été franchie par de grandes stars. Voici sept affaires qui ont fait la manchette.

Stay With Me, de Sam Smith et I Won’t Back Down, de Tom Petty

Dans ce dossier, personne n’a déchiré sa chemise. Quand il a été informé par l’éditeur de Petty des similitude­s entre les deux chansons, Smith (qui a juré n’avoir jamais entendu I Won’t Back Down avant) a tout simplement inscrit Petty et Jeff Lynne comme coauteurs et leur a alloué 12,5 % des droits. Plus tard, le regretté Tom Petty a indiqué qu’il ne croyait pas que Smith avait plagié sa chanson. « Ces choses arrivent », a-t-il déclaré.

Blurred Lines, de Robin Thicke et Pharrell Williams et Got To Give it Up, de Marvin Gaye

Malgré un jugement de première instance condamnant Thicke et Williams à verser 7,3 millions de dollars US (un montant ensuite ramené à 5,3 millions) aux héritiers Gaye, cette affaire controvers­ée n’a toujours pas connu son ultime dénouement. Appuyées par des dizaines de musiciens, les deux vedettes ont porté la cause en appel. La cause demeure en délibéré.

Come As You Were, de Nirvana, et Eighties, de Killing Joke

Le riff du second single du mythique album Nevermind était à ce point semblable à celui de Eighties que Kurt Cobain craignait de sortir la chanson. Même si la chose ne leur a pas échappé, les membres de Killing Joke n’ont jamais poursuivi Nirvana, citant des raisons personnell­es et financière­s. Pour bien prouver qu’il n’y avait pas de chicane, Dave Grohl a joué de la batterie sur l’album The Death and Resurrecti­on Show, des Killing Joke, en 2003.

Bitter Sweet Symphony, de The Verve, et The Last Time, des Rolling Stones

The Verve avait pourtant fait ses devoirs et demandé, bien avant de faire paraître Bitter Sweet Symphony, la permission d’utiliser un échantillo­n de la version symphoniqu­e qu’avait fait Andrew Oldham du titre des Stones. Il appert que The Verve n’a pas respecté l’entente et le groupe a été dépouillé de tous ses droits d’auteur au profit de la compagnie ABKCO, détenue par l’ancien gérant des Stones. À leur grand dam et à celui de Keith Richards, qui avait déclaré : « Si The Verve est en mesure d’écrire une meilleure chanson, ils peuvent bien garder l’argent. »

Get Lucky, de Daft Punk et Robot Dance, de Zack Kim

La controvers­e, en 2013, a été aussi bruyante qu’éphémère. Le duo électroniq­ue français avait-il copié la mélodie de son hit sur une compositio­n de Zack Kim mise en ligne sur YouTube deux ans auparavant ? Certes, il y avait des ressemblan­ces, mais il semble qu’elles n’étaient pas suffisante­s pour justifier des procédures puisque cette affaire est restée sans suite. Et Daft Punk a gardé ses sous.

Uptown Funk, de Bruno Mars et Mark Ronson et Young Girls, de Collage More Bounce To The Ounce, de Roger Troutman Oops Up Side Your Head, de The Gap Band Ulice Mracne Nisu Za Devojke, de Viktorija

Quand il est question de plagiat, Bruno Mars et Mark Ronson ne font pas les choses à moitié. Si on se fie aux plaintes formulées jusqu’à maintenant, ils auraient utilisé des éléments de quatre chansons différente­s pour créer leur tube planétaire Uptown Funk. Dans le lot, un accord a été conclu avec le groupe The Gap Band, qui est maintenant considéré comme l’un des auteurs de la chanson. Tous les autres cas pourraient se rendre à procès.

Ice Ice Baby, de Vanilla Ice et Under Pressure, de Queen

De façon tout ce qu’il y a de plus intentionn­el, le rappeur Vanilla Ice avait utilisé un échantillo­n de la chanson de Queen, comme ça se faisait de façon courante dans les années 80 et 90 dans le milieu du hip-hop. Seul hic, il avait oublié d’en aviser les gars de Queen et David Bowie (qui avait aussi participé à la compositio­n d’Under Pressure). Le litige a été réglé hors cour et les noms de Queen et Bowie sont désormais à jamais associés, que ça leur plaise ou non, à la mal-aimée Ice Ice Baby.

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