Le Journal de Quebec - Weekend
FAIRE UNE DIFFÉRENCE AVEC UN OPÉRA POST-MODERNE
De son propre aveu, Hubert Chiasson veut briser des barrières. Alors, quand il a mis en branle un projet solo en parallèle de son groupe The Seasons, il a pris le nom d’Hubert Lenoir et a pondu un opéra post-moderne dont la sortie de l’album coïncidera avec celle d’un roman écrit par sa blonde, Noémie D. Leclerc, ainsi que d’un film expérimental et d’une série d’illustrations signées Gabriel Lapointe.
CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec
Inutile de mentionner que ce genre de projet multidisciplinaire, très ambitieux dans la forme et le fond, ne court pas les rues au Québec.
L’aventure en solo n’était d’ailleurs pas prévue, même si elle aura une suite, assure le jeune créateur. Elle est née en réaction à deux années à enfiler les concerts avec The Seasons, ce jeune groupe de Québec qui avait fait tourner bien des têtes, en 2013, avec son album Pulp.
« En tournée, tu ne crées jamais. Je vivais dans un monde de shows complètement éphémère. J’ai aussi côtoyé des gens du milieu artistique, que ce soit de la mode ou la musique, et j’ai été écoeuré par la superficialité du show-business. À notre retour, j’ai eu envie de faire quelque chose qui allait avoir un impact sur le monde et qui pourrait faire une différence », explique l’artiste de 23 ans.
LES CODES DE LA POP
Que dire de ce Darlène, titre attribué à l’album de Lenoir ? Fille de personne II, premier extrait qui circule depuis trois semaines, annonçait d’abord une facture pop s’approchant du son des Seasons.
Mais ce n’était qu’une des nombreuses pistes que comptait explorer Lenoir. Enregistré avec la participation du pianiste Vincent Gagnon et du saxophoniste André Larue, Darlène nous entraîne dans diverses directions, du glam rock au jazz avec des touches de soul, de R&B et de rock.
« J’ai ce désir de jouer avec les codes de la musique pop. Je n’ai pas envie d’être étiqueté dans rien », lance l’artiste de 23 ans.
« On s’impose trop de limites, poursuit-il. C’est bien de faire à sa tête. »
STARMANIA
Même s’il est un fan des opéras musicaux et qu’il apprécie ce qu’ont fait David Bowie et Green Day, entre autres, Lenoir ne revendique qu’une seule réelle influence sur Darlène, celle de Starmania.
« J’aime vraiment beaucoup Michel Berger. Mais sinon, l’idée m’est venue lors d’une conversation avec ma grandmère. Elle aime vraiment l’opéra et la musique classique, tout comme moi. On parlait de Carmen et de Faust. »