Le Journal de Quebec - Weekend
LE NOCTAMBULE QUI TRIPPE SUR BRASSENS
Quand on écoute Pierre-Hervé Goulet nous décrire son rythme de vie et la façon dont il écrit ses chansons, c’est presque un miracle d’avoir pu le rencontrer en plein jour pour discuter de son nouvel album.
« Je suis un noctambule. Depuis toujours », confie ce Beauceron détenteur depuis quelques années d’un bail dans la Basse-Ville de Québec.
« Je fais de l’insomnie et plus je vieillis, pire c’est. L’hiver, il y a des journées où je ne vois pas le soleil. La création de cet album s’est donc faite pas mal de soir. Il y a quelque chose de reposant la nuit. Le jour, je suis comme une poule pas de tête tandis que la nuit, je suis un beau poulet cuit. »
Mais, vous dites-vous possiblement, qui est ce Pierre-Hervé qui semble avoir un sens de la formule à nul autre pareil, comme dirait l’analyste de patinage artistique Alain Goldberg.
Si le nom ne vous est pas familier, peut-être vous rappelez-vous de cet auteur-compositeur-interprète qui avait décidé de se transformer en livreur de chansons à domicile, il y a deux Noëls, pour écouler les exemplaires de son premier album au titre prédestiné, Faut qu’on bouge. De retour avec une nouvelle of- frande, Pas loin d’ici, Goulet ne croit pas renouveler l’expérience même s’il prévoit traverser de nouveau le Québec pour donner des concerts et faire de la promotion.
« Le concept était génial, mais mon char le regrette », dit-il en riant.
LES CHANTEURS FRANÇAIS
Mais on s’éloigne de Pas loin d’ici, cet album de pop-folk, nocturne dans la conception, mais lumineux dans son utilisation de la langue française. Pierre-Hervé Goulet ne cache pas son amour des chanteurs français et ça s’entend sans mal sur le premier extrait,
Bien à vous, pour tirer un exemple probant. Il se dit particulièrement fan de Georges Brassens.
« C’est mon auteur de chansons préféré. Sa manière de jouer avec les mots et tirer du sens d’un sujet est une inspiration pour moi. Je ne me compare pas à lui, mais j’essaye de flotter dans la même direction. De la chanson à texte », explique Goulet, dont le chant rappelle aussi celui de Daniel Bélanger.
« C’est vrai, on me le dit régulièrement. C’est un beau compliment. »
Il y a pire comme comparaison, en effet.