Le Journal de Quebec - Weekend

DE NOUVELLES PROIES POUR LES INCONNUS

Dix ans après avoir laissé leur marque sur les écrans de cinéma, Les Inconnus sont de retour. Verrouille­z les portes à double tour.

- BRUNO LAPOINTE

Printemps 2008. À l’époque où les Décadence, L’auberge et autres titres phares du mouvement de torture porn commencent à s’essouffler, le cinéaste Bryan Bertino prend les fans d’épouvante par surprise avec un film d’une simplicité absolument désarmante.

Au retour d’une réception de mariage, un couple, James et Kristen, devient la proie d’un trio d’inconnus masqués sadiques. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient à la maison. Tout simplement.

UNIVERS ORDINAIRE

Et c’est probableme­nt cet élément qui a réussi au film original, terrifiant les cinéphiles au point d’être élevé au statut de film-culte au cours de la dernière décennie. En campant son récit dans un univers tout ce qu’il y a de plus normal, ordinaire, voire banal, Bryan Bertino s’est assuré un impact maximal dans les salles de cinéma. Les personnage­s de James et Kristen, traqués à l’écran, pourraient en réalité être l’un ou l’autre des cinéphiles. Et cette impression s’est lentement, insidieuse­ment immiscée dans l’esprit des gens. Ils pourraient bel et bien être les prochains.

Gageons d’ailleurs que plusieurs d’entre eux ont hésité avant d’ouvrir la porte une fois la nuit tombée. La suite, affublée du suffixe Proies nocturnes, aura-t-elle le même effet?

Cette fois-ci, c’est à une famille entière que ces Inconnus s’attaqueron­t. Un couple et leurs enfants, deux adolescent­s, verront leurs vacances prendre une tournure pour le moins inattendue quand ils deviennent les cibles de trois mystérieux personnage­s masqués. Et cette fois-ci, c’est le cinéaste britanniqu­e Johannes Roberts qui prend le relais derrière la caméra, tandis que Ben Ketai signe le scénario.

FICTION OU RÉALITÉ ?

À l’instar de son prédécesse­ur, l’affiche du film Les Inconnus : Proies

nocturnes porte cinq mots aussi précis que lourds : « Basé sur des événements réels ». Vraiment? En fait, oui et non...

À l’époque du premier chapitre, l’auteur de ces lignes s’était entretenu avec le scénariste et réalisateu­r Bryan Bertino à ce sujet. Et la réalité à l’origine de son récit est beaucoup moins sinistre que le film le laisse présager.

Alors qu’il était adolescent, le cinéaste américain et sa soeur avaient été dérangés par un inconnu venu cogner à leur porte en pleine nuit, cherchant une personne qui ne résidait pas à son adresse. Le lendemain matin, des voitures de police avaient pris d’assaut leur petite rue résidentie­lle et tranquille. « On a ensuite appris que des gens cognaient aux portes du voisinage et entraient par effraction dans les maisons où ils n’avaient pas de réponse », nous expliquait alors Bryan Bertino. Le reste, le cinéaste a puisé dans son imaginaire, puis dans le best-seller Helter Skelter, chronique des crimes de Charles Manson. Bref, soyez rassurés : la mention « Basé sur des événements réels » doit être prise avec un grain de sel. Heureuseme­nt.

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