Le Journal de Quebec - Weekend

DEUX ANS DE PRÉPARATIO­N

- MAXIME DEMERS

Il s’est écoulé plus de deux ans entre le moment où Debbie LynchWhite a obtenu le rôle de La Bolduc et le premier jour de tournage du film. Cette longue période d’attente a permis à l’actrice de bien prendre le temps de s’imprégner du personnage.

Cours d’harmonica, de violon, de chant et de turlute, pèlerinage à Newport en Gaspésie pour visiter le village natal de La Bolduc, rencontres avec les descendant­s de Mary Travers et avec sa fille Fernande Bolduc… En plus d’avoir perdu une quarantain­e de livres pour le tournage du film, Debbie Lynch-White n’a pas lésiné sur les efforts pour se glisser dans la peau de La Bolduc.

« Ça n’arrive pas souvent au Québec qu’on ait la chance de prendre le temps de se préparer de la sorte pour un rôle, observe l’actrice.

« J’ai fait un an et demi de préparatio­n à temps partiel, puis six mois de façon plus intense avant le tournage. J’ai passé des soirées entières sur mon violon à apprendre à jouer cinq reels irlandais. Ç’a été la chose la plus ardue à apprendre pour moi.

« Apprendre à turluter a été un peu plus facile pour moi. J’ai beaucoup écouté le répertoire de La Bolduc. Comme il n’y a aucune entrevue parlée d’elle, je sentais que son répertoire musical était ma porte d’entrée pour comprendre ce qu’elle était, sa voix et son énergie. On sent dans ses chansons son humour, son entrain, son côté engagé et très franc. Je me suis beaucoup rattachée à ses chansons pour me l’imaginer. »

Debbie Lynch-White s’est aussi nourrie de toutes les informatio­ns qu’elle pouvait obtenir sur la femme qu’était Mary Travers.

« Tout ce que je connaissai­s d’elle avant de lire le scénario du film, ce sont ses trois chansons les plus connues, soit La Bastringue, Le Jour de l’An et J’ai un bouton sur la langue.

« J’ai donc lu des livres sur elle, je suis allée rencontrer sa fille Fernande, qui m’a d’ailleurs dit des choses que j’ai fait changer au scénario. Elle a été très généreuse. Elle avait beaucoup de choses à raconter sur sa mère. Elle m’a dit, par exemple, que sa mère ne chantait jamais avec un chapeau sur la tête. On s’est servi de ce genre d’informatio­ns pour le film.

« Mais ça reste un film inspiré de La Bolduc. C’est très romancé. Mais malgré ça, j’avais un grand souci de réalisme. On a tous travaillé fort pour être le plus près possible de la vérité. »

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