Le Journal de Quebec - Weekend

UN RÔLE PLUS GRAND QUE NATURE

Pour son premier vrai rôle au cinéma, Debbie Lynch-White pouvait difficilem­ent demander mieux : c’est un personnage plus grand que nature que l’actrice a eu la chance de jouer en se glissant dans la peau de La Bolduc.

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

« Je suis vraiment chanceuse parce que je considère que j’ai été à la bonne place au bon moment pour obtenir ce rôle, confie Debbie Lynch-White, en entrevue au Journal.

« Il s’est passé quelque chose de magique. Les astres étaient alignés pour que ce soit moi qui joue ce personnage. À ma grande surprise, j’ai d’ailleurs été la seule qui a passé l’audition.

« Si le film avait été fait il y a dix ans, je n’aurais probableme­nt pas pu jouer le rôle. Si c’était dans dix ans, ça n’aurait probableme­nt pas été moi non plus. Le film suit La Bolduc de 19 ans à 46 ans, alors je suis présenteme­nt au bon âge pour la jouer.

« Il y a eu une vraie rencontre entre le personnage de La Bolduc et la personne que je suis aujourd’hui, mon énergie, ce que je suis physiqueme­nt. J’espère que je vais avoir l’occasion d’avoir un autre beau rôle comme ça dans ma carrière, mais je suis très consciente que c’est possible que ça soit arrivé juste une fois. »

SENTIR LA PRESSION

Debbie Lynch-White admet qu’elle a ressenti une grande pression à incarner à l’écran une légende comme La Bolduc, qui a été désignée personnage historique du Québec à l’occasion du 75e anniversai­re de sa mort, il y a deux ans.

« C’est sûr que j’y ai pensé, mais assez rapidement dans le processus, j’ai vite statué que c’était ma Bolduc, indique l’actrice.

« Il n’y a qu’une Bolduc et ce n’est pas moi. Je ne suis pas une imitatrice, je suis une actrice. En acceptant cela, je me suis enlevé beaucoup de pression. Le réalisateu­r était aussi totalement d’accord avec cela. Il voulait que ce soit notre interpréta­tion de La Bolduc. C’est un personnage mythique et j’ai essayé de la rendre du mieux que je pouvais. Mais à partir de là, ce n’est plus de mon contrôle. »

Elle a tout de même eu droit à un conseil d’Antoine Bertrand, qui avait lui aussi vécu ce genre de pression en prêtant ses traits à Louis Cyr :

« J’ai croisé un jour Antoine par hasard et il m’a raconté qu’avant de jouer Louis Cyr, il avait demandé à Guillaume Lemay-Thivierge s’il avait un conseil à lui donner. Guillaume lui avait répondu : “Une scène à la fois”. C’est simple, mais je me suis servi de ça pendant tout le tournage. Si tu penses à tout le mois de tournage en entier, ça donne le vertige. Mais si tu y vas une scène à la fois, ça enlève de la pression.

« Au final, je suis très fière de ce qu’on a fait. La Bolduc est dans ma vie depuis trois ans. Le tournage, c’était beaucoup de travail, mais c’était aussi une partie du bonbon. Là, la sortie du film est comme le reste du bonbon. J’ai juste hâte de le partager avec les gens. »

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