Le Journal de Quebec - Weekend

SOUS LE CHARME DE JEAN-PHILIPPE PERRAS

- NATHALIE SLIGHT Agence QMI L’heure bleue, mardi 21 h, à TVA.

Comment un gars aussi gentil que Jean-Philippe Perras peut-il se glisser dans la peau d’un bum comme Raphaël Boudrias ? Visiblemen­t, il possède une bonne dose de talent pour nous faire autant détester ce personnage aux antipodes de celui qu’il est au quotidien. Jean-Philippe, viens-tu d’une famille artistique?

Non. Mon père a travaillé dans la fabricatio­n de meubles après avoir étudié l’ébénisteri­e, et ma mère a possédé plusieurs entreprise­s. Elle a l’entreprene­uriat dans le sang. Mon frère n’a jamais été attiré par tout ce qui est artistique, alors que moi, j’ai toujours tripé musique, cinéma et improvisat­ion. J’ai étudié les arts et lettres au cégep de Granby–Haute-Yamaska, avec entre autres mon bon ami Alex Nevsky. Puis, une fois mon diplôme d’études collégiale­s en poche, je suis parti voyager en France et au Maroc. C’est lors de ce voyage que mon désir de devenir acteur est né, sans être totalement assumé.

Tu as décroché un rôle dans 30 vies peu de temps après avoir obtenu ton diplôme de l’École nationale de théâtre !

Pour un gars qui n’avait jamais fait de télé, je me trouvais choyé d’avoir Élise Guilbault et Benoit McGinnis comme partenaire­s de jeu. À ma sortie de l’école, je n’avais aucune référence, je pensais que le rythme de travail effréné de cette quotidienn­e était la norme ! (Rires) Ce plateau a été très formateur pour moi.

Est-ce vrai qu’à l’École nationale de théâtre, quelqu’un t’a dit que tu décrochera­is seulement des rôles de gentil au petit écran?

Oui, c’est vrai. Et je comprends pourquoi! Traditionn­ellement, les téléspecta­teurs devaient savoir au premier regard si un personnage était gentil ou méchant. Mais heureuseme­nt, le petit écran change de plus en plus et ose davantage avec des anti-castings. J’ai débuté avec des personnage­s bienveilla­nts : Francis dans 30 vies et Sébastien dans Toi & Moi, le summum du bon gars! Puis les choses ont changé lorsque le réalisateu­r Stéphan Beaudoin a vu en moi le bum Raphaël Boudrias, dans L’heure bleue, ou encore Kevin, le trafiquant de drogue dans le film Yankee.

Quand on te rencontre en personne, on se demande comment un gars aussi sweet que toi peut jouer les bums à la Raphaël Boudrias!

Merci, c’est un beau compliment ! Je pense que, malgré ma face de gars qui médite, se prépare des jus verts le matin et fait de la course à pied, j’ai un petit fond de Raphaël Boudrias. D’ailleurs, je suis persuadé qu’on a tous quelque part un côté bad boy! C’est juste qu’on ne l’exprime pas, parce que c’est socialemen­t inacceptab­le. Cela dit, je dois avouer que c’est le fun de pouvoir sacrer, crier, être bête et laisser sortir le méchant à travers ce

personnage.

L’HEURE BLEUE

Parallèlem­ent à ton métier de comédien, tu fais de la musique...

Oui ! Mon ami Adrien Bletton et moi formons le duo Gustafson. Deux nouvelles chansons verront le jour au printemps. Je décrirais notre musique comme étant électro-popromanti­que-nostalgiqu­e.

Tu écris aussi des chansons pour d’autres artistes!

Avec Alex Nevsky, nous avons composé la chanson Le temps manque à

l’amour, pour Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier. Marie-Ève, Alex et moi sommes tous originaire­s de la région de Granby. D’ailleurs, je connaissai­s bien son frère, Louis-Philippe Janvier (emporté par le cancer en 2013). Écrire cette chanson a été une magnifique expérience. J’ai le goût de répéter l’aventure.

Qu’est-ce que la musique t’apporte dans la vie?

Lorsque je suis sur les plateaux en train d’interpréte­r un personnage, je me sens vivant, ma créativité est comblée. Mais entre les tournages, je peux rapidement tourner en rond. La musique vient donc à la rescousse. Jouer du piano ou de la guitare me garde allumé et nourrit mon besoin de création. Me louer un chalet dans le bois, travailler des tounes durant deux ou trois jours : c’est le bonheur !

Un autre de tes bonheurs, c’est voyager!

En novembre dernier, Alex Nevsky et moi sommes partis au Mexique pour suivre notre formation de plongée sous-marine à Cozumel : les récifs longeant cette petite île figurent parmi les destinatio­ns de plongée les plus populaires des Caraïbes. Nous avions au préalable fait les examens théoriques sur internet. Il ne nous restait que les examens pratiques : quatre plongées, dont une à 18 mètres de profondeur !

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