Le Journal de Quebec - Weekend
L’ESPRIT DE JOHNNY CASH RÉSONNE TOUJOURS
À son décès, Johnny Cash a laissé derrière lui des lettres écrites à la main, des poèmes et toutes sortes de documents. Des mots qui se retrouvent sur un album de chansons originales qui sera lancé le 6 avril et qui met en vedette Brad Paisley, Chris Corn
Intitulée Johnny Cash: Forever Words, cette collection de 16 chansons fait suite au livre Forever Words: The Unknown
Poems, publié en novembre 2016. « J’ai découvert, après le décès de mon père, plus de 2000 documents et j’ai constaté qu’il y avait quelque chose à raconter à travers ses mots. Je les lisais et j’entendais de la musique. Il y avait des trucs beaux et brillants », a laissé tomber John Carter Cash, septième fils du chanteur-guitariste, lors d’un entretien.
L’idée de contacter des artistes et de leur demander d’écrire des musiques originales a fait surface. Il a sélectionné et contacté des gens qui avaient une connexion et un lien avec son père.
Une aventure qui a mis deux années à prendre forme et à se concrétiser. John Carter Cash a coréalisé l’album avec Steve Berkowitz. On retrouve 16 artistes et 16 chansons.
« Ça n’a pas été une tâche facile. On a fait ça une étape à la fois et sans vouloir tout faire en même temps, sinon ça serait devenu extrêmement compliqué. C’est quelque chose qui a été fait avec amour et avec coeur », a indiqué le fils unique de l’union entre Johnny Cash et June Carter.
Les artistes ont, pour la plupart des textes, respecté les mots de l’auteur-compositeur, icône de la musique country, qui a vendu 90 millions d’albums à l’échelle planétaire.
« Il y a eu des petits ajustements, ici et là, mais l’ensemble devait tenir compte de l’esprit et de la vision générale du texte. J’ai été très prudent là-dessus », a-t-il fait savoir.
CHRIS CORNELL Une de ces pièces, You Never
Knew My Mind, a été écrite par Chris Cornell, chanteur de Soundgarden, qui s’est enlevé la vie en mai 2017.
« Certains trucs ont été écrits de façon spontanée, mais Chris a pris la chose très sérieusement. C’est une chanson puissante et je suis reconnaissant par ce qu’il a fait pour cette chanson. Il était dans un bel état d’esprit lorsqu’il a composé cette pièce », a-t-il mentionné.
John Carter Cash avait les larmes aux yeux lorsqu’il a écouté la première version de cette chanson. Et les larmes sont toujours présentes aujourd’hui, compte tenu de sa fin tragique.
« Je travaillais sur le mixage de cette chanson lorsque j’ai appris sa mort. Il avait autorisé ce qu’on avait fait comme travail et on a mis la touche finale après son décès. C’est difficile de mettre des
mots sur ses émotions », a-t-il dit, la voix légèrement brisée. Le titre Goin’,
Goin’ Gone, mettant en vedette Robert Glasper, Ro James et Anu Sun, est le plus surprenant, avec des sonorités pop et électro, où l’on peut entendre la voix de Johnny Cash. Une chanson qui parle du combat de l’artiste mythique contre la dépendance et de noirceur.
« Mon père n’avait pas peur de prendre des risques, d’aller dans toutes les directions et cette chanson s’inscrit dans l’inspiration globale entourant ce projet. Il était toujours intéressé à explorer de nouvelles choses. Le public de mon père était très large et universel. On peut retrouver ses albums dans la collection d’un amateur de musique de Québec et dans celle d’un amateur de punk à Hambourg, à Berlin. Il était très respecté », a-t-il expliqué.
SIGNIFICATIF
John Carter Cash était au début de la trentaine lorsque sa mère et son père sont décédés à quatre mois d’intervalle.
« J’étais à une certaine étape de ma vie à cette époque. Ce travail m’a permis de découvrir encore plus qui était mon père. Ça m’a permis d’être à nouveau en contact avec lui et d’entendre sa voix à travers ses mots. Ce fut très significatif », a-t-il laissé tomber.
John Carter Cash avoue être extrêmement prudent pour tout projet concernant son père.
« J’essaie de m’assurer qu’il serait d’accord avec ça », a-t-il indiqué, précisant qu’un coffret sera lancé, au cours des prochains mois, pour souligner le 50e anniversaire de l’album en spectacle At Folsom Prison.