Le Journal de Quebec - Weekend

UN DEVOIR DE MÉMOIRE

Après Maurice Richard, Alys Robi et Louis Cyr, c’est au tour de La Bolduc, une autre figure mythique du Québec, de faire l’objet d’un drame biographiq­ue relatant sa vie et sa carrière. « C’était important de faire un film sur elle parce que même si on a t

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

On peut dire que François Bouvier a de la suite dans les idées. Il y a plusieurs années, le réalisateu­r de Paul à Québec et d’Histoires d’hiver avait commencé à réfléchir à des personnage­s québécois qui pourraient inspirer un film. Trois noms lui étaient venus rapidement en tête : Maurice Richard, Louis Cyr et La Bolduc.

« Le film sur Maurice Richard a été fait peu de temps après, puis il y a eu celui sur Louis Cyr il y a quelques années. Il restait La Bolduc », indique le cinéaste en entrevue au Journal.

Ainsi, quand le producteur André Rouleau ( Starbuck) lui a parlé d’un projet de film sur La Bolduc au moment où il tournait Paul à Québec il y a quatre ans, Bouvier s’est tout de suite montré intéressé :

« J’étais intrigué par le personnage de La Bolduc parce qu’elle me semblait être une femme colorée qui chantait son quotidien et son époque. Je dis souvent qu’elle était une blogueuse avant son temps parce qu’elle parlait de son époque dans sa propre langue et avec humour. Mais pour être honnête, je ne savais pratiqueme­nt rien de sa vie avant de me plonger dans le projet de film. »

Écrit par le scénariste Frédéric Ouellet ( Grande Ourse), La Bolduc retrace le parcours de Mary Travers, alias La Bolduc, cette Gaspésienn­e mère de famille pauvre et sans éducation qui a réussi à sortir sa famille de la misère en devenant une chanteuse folkloriqu­e à succès.

Le film couvre une bonne partie de sa vie, dont sa rencontre avec son mari à Montréal dans les années 1910, ses débuts comme chanteuse quelques années plus tard et la fin de sa carrière dans les années 1930, marquée par un accident de voiture qui a affecté sa mémoire. Mary Travers est décédée d’un cancer en 1941 à l’âge de 46 ans.

« Pendant le tournage, je disais souvent à Debbie Lynch-White (qui joue La Bolduc) : on ne fait pas un film sur une chanteuse qui est mère de famille. On fait un film sur une mère de famille qui est devenue chanteuse par nécessité et par obligation, relate Bouvier.

« C’était une prémisse de travail pour nous. Et il y a toute cette époque (le début du XXe siècle) qui est un personnage du film. C’est la raison pour laquelle on a intégré le personnage de Thérèse Casgrain qui militait à l’époque pour le droit de vote des femmes. On voulait montrer le côté féministe malgré elle de La Bolduc ». UNE BOLDUC RÉVOLUTION­NAIRE

Pour Émile Proulx-Cloutier qui prête ses traits au mari de Mary Travers, le film Bolduc décrit d’ailleurs bien le côté « révolution­naire » du personnage de La Bolduc, mais évite de tomber dans le piège de la nostalgie.

« Tout acte de mémoire est nécessaire, souligne l’acteur. Il ne faut pas vivre dans le passé, mais il faut se souvenir des gens qui ont fait de grandes choses. Ce que j’aime, c’est que ce n’est pas un film qui parle du bon vieux temps. Tu ne peux pas regarder ce film et te dire : c’était mieux dans le temps. Le film montre des gens qui sont dans des circonstan­ces difficiles et qui essaient de transforme­r leur vie pour avancer. »

Si le parcours de La Bolduc méritait qu’on en fasse un film, il était primordial de trouver une actrice qui avait assez de charisme et de prestance pour incarner ce personnage légendaire. La rencontre avec Debbie Lynch-White ( Unité 9) a été déterminan­te pour la réalisatio­n du projet, selon Bouvier.

« Elle chantait déjà extrêmemen­t bien, c’est une excellente actrice et elle a le gabarit du personnage, indique le cinéaste. Et je dois dire qu’elle a fait une très bonne audition. Elle avait déjà préparé une chanson et elle a marqué des points avec ça. Debbie est une grande actrice et je dis souvent que le rôle de La Bolduc était un prétexte pour permettre de révéler son grand talent. » Le film La Bolduc prend l’affiche vendredi (le 6 avril).

 ??  ?? L’actrice Debbie Lynch-White incarne La Bolduc dans le très attendu drame biographiq­ue sur la célèbre chansonniè­re qui prend l’affiche dans quelques jours. PHOTO COURTOISIE, FILMS SÉVILLE
L’actrice Debbie Lynch-White incarne La Bolduc dans le très attendu drame biographiq­ue sur la célèbre chansonniè­re qui prend l’affiche dans quelques jours. PHOTO COURTOISIE, FILMS SÉVILLE
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