Le Journal de Quebec - Weekend

L’AMOUR PLUS FORT QUE L’ÉPREUVE

Il y a plus de quatre ans, la vie de Nathalie Mallette et de sa famille a été chamboulée par le grave accident qu’a subi son conjoint, Robert Bellefeuil­le. Une épreuve qui a façonné l’histoire de ce couple, aujourd’hui plus soudé que jamais. Et qui change

- MICHÈLE LEMIEUX

Nathalie, qu’avez-vous au programme sur le plan profession­nel?

Je reprends mon rôle dans la pièce Le concierge, qui a été présentée l’été dernier au Théâtre Beaumont–Saint-Michel et qui a été le plus gros succès de ce théâtre jusqu’à maintenant. Nous avons offert plusieurs représenta­tions à Québec dernièreme­nt. Et la pièce sera à l’affiche tout l’été au Théâtre Gilles-Vigneault à Saint-Jérôme. Cet automne, je jouerai aussi au théâtre à Montréal en plus de prêter ma voix à certaines production­s. Ne pas avoir de rôle à la télé depuis un an et demi me manque. Même si je suis heureuse de faire de la scène, je me sens prête pour un beau rôle au petit écran.

Vous privilégie­z les relations à long terme! D’ailleurs, cela fait longtemps que vous êtes en couple avec votre conjoint, Robert Bellefeuil­le.

Nous sommes ensemble depuis 23 ans! Actuelleme­nt, ma vie profession­nelle me laisse plus de temps libre, alors je me consacre à ma famille. L’automne dernier, c’était la rentrée de Jeanne à l’école secondaire, une étape importante dans la vie d’une jeune fille. Jeanne a 12 ans. Elle est bonne à l’école et va bien. J’étais heureuse d’être là pour elle.

Il y a quelques années, votre amoureux a été gravement blessé. S’en est-il vite remis?

Oui, très rapidement. Il a eu son acci- dent en octobre 2013 et a recommencé à travailler au printemps 2014 (alors que Robert attendait à une intersecti­on pour traverser la rue, un camion a foncé dans un feu de circulatio­n qui est tombé sur lui). Il a été complèteme­nt arrêté pendant six mois. En ce moment, il est dans une période particuliè­rement occupée. Il a été invité à signer une mise en scène au Conservato­ire de Paris, avec les finissants qui l’adorent! Depuis trois ans, il assume aussi la direction du Festival de la chanson de Granby.

Le fait de se remettre en action a-t-il favorisé sa guérison?

Oui, je crois que le retour au travail a fait partie de sa guérison. Il avait besoin de se sentir vivant. Le travail, c’est aussi notre identité, surtout dans un métier basé sur l’image. Robert est vraiment un miraculé. Pendant son séjour à Paris, nous nous sommes inquiétées pour lui, Jeanne et moi, à cause des attentats terroriste­s. Mais comme je le disais à ma fille : on peut vivre tranquille à Paris pendant 50 ans comme on peut frôler la mort à Montréal parce qu’un lampadaire nous est tombé sur la tête en traversant la rue... C’est tellement absurde !

Ce drame semble avoir soudé votre couple.

Oui, c’est le cas. Quand nous repensons à ces événements, nous n’en revenons pas de tout ce que nous avons traversé. Robert n’a aucune séquelle cognitive, mais il a certaines douleurs qui le suivront peut-être pour le reste de sa vie. Je suis en paix maintenant, mais il me reste de la colère envers le système de santé. Robert a été envoyé d’urgence en traumatolo­gie parce qu’il était cassé en mille morceaux, et on l’a renvoyé à la maison 24 heures plus tard... Ça a été l’aspect le plus difficile et le plus injuste de cet événement.

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