Le Journal de Quebec - Weekend

FRANÇOIS ARNAUD

RENOUE AVEC LE CINÉMA QUÉBÉCOIS

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Même s’il habite à New York depuis trois ans et qu’il enchaîne les tournages aux États-Unis, François Arnaud continue à rester branché sur tout ce qui se passe au Québec et dans le milieu du cinéma québécois. Ainsi, quand on lui a proposé de jouer le premier rôle du film québécois Origami, l’acteur a sauté sur l’occasion.

Origami, un drame psychologi­que qui prend l’affiche vendredi prochain, marque donc le retour de François Arnaud au cinéma québécois. Très occupé depuis quelques années avec ses rôles dans les séries télé Les Borgias,

Blindspot et Midnight, Texas, l’acteur de 32 ans n’avait pas joué dans un film québécois depuis 2009, l’année où il a été découvert dans les films J’ai tué ma

mère et Les grandes chaleurs. En entrevue téléphoniq­ue plus tôt cette semaine, Arnaud n’a pas caché qu’il souhaitait depuis longtemps retrouver un plateau de tournage québécois. Mais son horaire chargé l’a souvent empêché de le faire.

« Il y a eu pendant toutes ces années des projets québécois que j’aurais aimé faire, mais qui n’ont pas abouti pour différente­s raisons, explique-t-il. Origami est donc arrivé au bon moment. J’étais libre au moment du tournage et j’ai été séduit par le projet. Ç’a bien adonné et j’espère qu’il y en aura d’autres.

« Comme je travaille beaucoup à la télévision aux États-Unis, ce qui m’intéresse le plus, au Québec, c’est de travailler sur des projets qui ont une ambition artistique ou qui sont conçus par des créateurs qui sortent de l’ordinaire ou qui essaient des choses différente­s. C’est le cas avec Origami. »

MÉLANGE DE GENRES

Réalisé par Patrick Demers ( Jaloux),

Origami raconte l’histoire d’un jeune homme (joué par Arnaud) qui découvre qu’il a la possibilit­é de voyager sur sa propre ligne du temps. Il décidera de retourner dans le passé pour tenter de modifier un événement dramatique qui a changé sa vie.

« C’est un drame psychologi­que déguisé en film de science-fiction, observe François Arnaud.

« À la lecture du scénario, j’ai d’abord pensé que c’était un film de sciencefic­tion à cause de la notion de voyage dans le temps. Mais j’ai finalement été surpris par le côté psychologi­que et émotionnel du personnage et du film. Ça m’a pris par surprise et c’est toujours bon signe. Je trouve que le mélange des genres est toujours intéressan­t. C’était un beau défi d’essayer de trouver les différents niveaux de réalité qu’on expériment­e dans le film. »

L’autre grand défi du film, selon Arnaud, a été de comprendre ce personnage qui vit des choses intenses et douloureus­es. De son propre aveu, il n’avait d’ailleurs jamais joué avant un personnage aussi torturé que celui-ci.

« Sans révéler de punchs, disons qu’il vit des choses pas évidentes, explique l’acteur. C’est aussi un personnage qui est beaucoup dans l’incompréhe­nsion de ce qu’il vit. Le film est vraiment construit autour de lui et j’ai dû me mettre dans un état psychologi­que complexe pendant 12 à 14 heures par jour pour le tournage. Forcément, ça te suit après la journée de tournage. Physiqueme­nt, c’était un peu difficile. Mais dans le jeu, j’ai essayé de garder ça le plus minimalist­e possible. »

HEUREUX À NEW YORK

Ça fait déjà trois ans que François Arnaud a décidé de s’installer à New York pour sa carrière. Il a choisi La Grosse Pomme pour sa proximité avec Montréal, mais aussi parce que contrairem­ent à Los Angeles, tout n’y est pas centré autour de l’industrie du cinéma et de la télévision.

« Je préfère New York à Los Angeles, révèle-t-il. J’aime aller à LA, mais je ne voudrais pas y vivre. C’est trop loin de Montréal et culturelle­ment, je trouve New York plus vivant et plus mélangé. En tant que jeune acteur, à Los Angeles, tu es toujours avec d’autres acteurs ou des scénariste­s, et tout est axé sur le cinéma et la télé. C’est facile de devenir obsessif. Ça te reste trop en tête. À New York, tu peux prendre le métro avec des hommes d’affaires ou des restaurate­urs caribéens. C’est plus diversifié. »

Sa seule déception depuis qu’il a déposé ses valises à New York ? Ne pas avoir encore eu l’occasion de jouer dans une pièce de théâtre.

« Je trouve ça bête d’être à New York et de ne pas encore avoir fait de théâtre, lance-t-il en riant. Mais ça va peut-être arriver cet automne, après le tournage de la seconde saison de Midnight Texas (qui a lieu cet été au Nouveau-Mexique). Je me croise les doigts pour que ça marche. »

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ORIGAMI
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