Le Journal de Quebec - Weekend

RETROUVAIL­LES TRAGIQUES À ANTIBES

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Le romancier français Guillaume Musso, auteur de nombreux best-sellers traduits en plusieurs langues, plante son décor pour la première fois dans sa région natale – la Côte d’Azur – pour son nouveau roman, La Jeune fille et la nuit. Angoissant, très rythmé, ce nouveau suspense explore le destin de trois amis d’enfance liés par des secrets tragiques.

Pendant l’hiver 1992, l’une des élèves les plus brillantes du lycée Saint-Exupéry, une beauté américaine prénommée Vinca, s’est enfuie sans laisser de traces.

La rumeur voulait qu’elle ait refait sa vie avec le prof de philo, avec qui elle avait une relation secrète. Plus personne n’avait entendu parler des deux amants.

Au printemps 2017, trois amis autrefois inséparabl­es, Thomas, Maxime et Fanny, se retrouvent lors d’une réunion d’anciens élèves du lycée.

La panique les saisit lorsqu’ils apprennent que des travaux de réfection vont détruire le gymnase où, 25 ans plus tôt, ils ont commis un meurtre dans des circonstan­ces épouvantab­les et emmuré le corps. Dès cet instant, les retrouvail­les tournent au tragique.

Vrai page-turner impossible à mettre de côté, ce nouveau roman alterne entre les années « Queen et Depeche Mode » et le printemps 2017, faisant découvrir des secrets inavouable­s, des passions et tout ce que la jalousie et l’envie peuvent engendrer de noir.

Pour la première fois, son roman se déroule complèteme­nt en France, et de surcroît, sur les lieux de son enfance et de son adolescenc­e, à Antibes. « J’en avais très envie, mais il fallait trouver la bonne histoire », partage Guillaume Musso, en entrevue téléphoniq­ue de Paris.

MEURTRE MYSTÉRIEUX

Il souhaitait aussi écrire une histoire policière décrivant un meurtre mystérieux sur un campus. Il pensait à Berkeley, ou Harvard. Puis le déclic s’est produit : il fallait mettre des couleurs de la Méditerran­ée dans cette histoire.

Le campus de Saint-Exupéry qu’il décrit est fictif, mais s’inspire du Lycée internatio­nal de Valbonne, dans lequel il a été enseignant au milieu des années 2000. « L’idée, c’était d’écrire une sorte de

Twin Peaks au pays de Marcel Pagnol. Il y a une grande tradition des campus novels aux États-Unis, mais en France, ce n’est pas quelque chose qui se fait. »

VIE SECRÈTE

Ses personnage­s, complexes, ont tous une vie secrète. Entiers, ils vont aussi au bout de leurs passions.

« La mère du narrateur, Annabelle, est une grande amoureuse qui va aller au bout de son amour. Vinca et Alexis vont se perdre dans une passion. Le journalist­e va aller au bout de son métier et faire éclater la vérité, quelles que soient les conséquenc­es. Ce qui m’intéresse, c’est de construire une sorte de thriller intime — des suspenses dans lesquels les grands bouleverse­ments sont avant tout intimes, mentaux, et liés à cette part secrète de chacun des personnage­s. »

Jusqu’à quel point Thomas, le narrateur, un « garçon différent des autres » devenu écrivain, est-il différent de lui ?

« Ce roman est personnel, par les lieux décrits, et par l’époque, puisque j’avais aussi 18 ans au début des années 1990. J’ai le même âge que le narrateur et les personnage­s principaux. Mais ce n’est pas un roman autobiogra­phique. Ce n’est en aucun cas ni mon histoire ni celle de ma famille. Et je n’ai heureuseme­nt encore emmuré personne dans un gymnase ! »

DES SOUVENIRS

Il s’est bien amusé à retrouver les références et les souvenirs liés au début des années 1990.

« Un souvenir en entraînait un autre et c’était agréable de recréer cette atmosphère culturelle du début des années 1990, qui est à la fois si loin et si proche. C’était avant l’avènement du numérique et d’internet, qui a tout changé. »

En librairie le 24 avril.

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