Le Journal de Quebec - Weekend

ALAIN LEFÈVRE SIGNE CHEZ WARNER CLASSICS

- YVES LECLERC

Alain Lefèvre se pince presque encore pour y croire. Le pianiste québécois vient de signer une entente de plusieurs années avec Warner Classics. Une signature inespérée dans un milieu du disque en bouleverse­ment et en transforma­tion.

En Grèce, au bout du fil, Alain Lefèvre est volubile. Il avoue ressentir énormément d’émotion face à cette aventure.

Une aventure qui a débuté au cours d’une soirée, il y a un an, lorsqu’un homme a souhaité s’adresser au pianiste. Il y avait beaucoup de bruit et Alain Lefèvre avoue qu’il avait plus ou moins envie de se lancer dans une discussion.

« Je n’ai même pas compris son nom et je lui ai suggéré de communique­r avec mon agent. Il m’a regardé un peu étonné et il m’a remis une carte que je n’ai pas vraiment regardée. C’est seulement en arrivant chez moi que j’ai constaté que je venais de rencontrer Jean-Philippe Rolland, vice-président artistique de Warner Classics », a-t-il raconté.

Un rendez-vous téléphoniq­ue a ensuite été organisé et Warner Classics s’est montré très intéressé à signer un contrat avec artiste.

L’offre, explique le musicien, était unique dans un marché actuel du disque fort complexe et où les ventes d’albums sont à la baisse. Le contrat proposé était à très long terme et comportait plusieurs facettes avec des concerts, des tournées et même des musiques de film. « Les compagnies de disques majeures ne signent plus [avec des] artistes. Ils font maintenant des signatures à la pièce pour un seul disque et avec des distributi­ons souvent limitées dans le pays d’où provient l’artiste. Warner Classics m’offrait une entente pour plusieurs albums, qui pourrait s’étirer jusqu’à 10 ans et renouvelab­le. C’est le genre d’entente à long terme, comme il se faisait à l’époque. C’est unique », a-t-il expliqué.

ANNÉES PARISIENNE­S

Alain Lefèvre arrivait, au même moment, à la fin d’une entente contractue­lle avec la compagnie de disques québécoise Analekta, où, insiste-t-il, il a toujours été très heureux. Des négociatio­ns venaient même d’être entreprise­s en prévision d’un nouveau contrat.

Le pianiste tenait à ce que les choses se terminent dans le respect avec Analekta. Il lancera un dernier album avec eux en septembre et son premier disque pour Warner Classics fera son apparition au printemps 2019.

Cette signature avec Warner Classics, pour Alain Lefèvre, est énorme. Elle valide tout le chemin parcouru depuis ses débuts.

« J’ai toujours été tout seul. Je n’ai jamais profité de mécénat et je n’ai jamais eu des gens puissants derrière moi. La première personne à qui j’ai pensé après avoir signé ce contrat, c’est mon père et ma mère. Jamais mes parents, qui étaient des gens modestes, n’auraient pu croire que leur fils se retrouve un jour avec un tel honneur. C’est une grande marque de reconnaiss­ance. Ça représente quelque chose de profondéme­nt émouvant et c’est une grande émotion », a-t-il confié.

Années parisienne­s sera le premier opus d’Alain Lefèvre pour Warner Classics. Un disque sur ces racines françaises où il présentera sa vision personnell­e de Satie, Debussy et autres pièces que les gens ont déjà entendues.

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