Le Journal de Quebec - Weekend
UN FILM COUP-DE-POING
Agence QMI
Pour son premier film, Xavier Legrand signe un drame extrêmement efficace sur le sujet douloureux de la violence conjugale.
Pendant les 15 premières minutes (sur 93 au total) de Jusqu’à la garde, les spectateurs sont dans le bureau d’une juge (Saadia Bentaïeb). L’objet du contentieux par avocats interposés : le divorce de Miriam (Léa Drucker) et Antoine (Denis Ménochet) Besson ou plus précisément la garde de leurs deux enfants. Puisque Joséphine (Mathilde Auneveux), l’aînée, va avoir 18 ans, elle ne fait l’objet d’aucune discussion. C’est le sort de Julien (Thomas Gioria), 11 ans, qui pose problème.
ÉTOUFFEMENT
Le garçonnet ne veut plus voir son père que l’avocate de Miriam accuse, sans preuve, de violences à l’endroit des enfants. Sur ordre de la juge, Antoine voit son fils un week-end sur deux en attendant son déménagement dans la région où s’est installée Miriam avec les enfants.
Filmant Jusqu’à la garde souvent de nuit et dans des espaces clos, Xavier Legrand privilégie également les plans rapprochés, ce qui crée, dès le début du long métrage, une claustrophobie qui devient rapidement de l’étouffement. Au fur et à mesure des visites d’Antoine, l’atmosphère devient de plus en plus pesante.
Comme Xavier Legrand utilise le plein pouvoir des dialogues et du talent de ses acteurs, le spectateur ne parvient pas à prendre parti.
En filmant le dénouement, qu’il serait dommage de dévoiler, quasiment en temps réel, le cinéaste assène un dernier coup au public, qui ne sort pas indemne de ce film à voir absolument.