Le Journal de Quebec - Weekend

LES SUBTILITÉS DES RÔLES DE MÉCHANT

- SANDRA GODIN

Il a été « Pétel » dans Lance et compte, Levasseur dans Histoire de Pen, Steve Blanchette, dans Ruptures, ou Christian Phaneuf dans District 31. Les durs à cuire qu’Emmanuel Auger joue depuis le début de sa carrière ont tous été marquants. Ces personnage­s étant en contraste avec l’homme sans malice qu’il est, l’acteur confie travailler très fort pour que tous ces méchants soient différents.

« Le réalisateu­r Robin Aubert m’a déjà dit qu’il n’y a pas de honte à jouer les méchants, mais qu’il ne faut pas se complaire à toujours jouer le même. Ce serait facile de s’asseoir sur une structure de méchant. Mais dans quelques années, on n’entendrait plus parler de moi. Et ce sont souvent les méchants qui marquent l’imaginaire, » explique le volubile acteur lors d’un entretien, quelques jours après la finale percutante de District 31.

Pour jouer Phaneuf, dans District 31, Emmanuel Auger a travaillé les nuances du personnage avec l’auteur Luc Dionne. « Ce n’était pas le même genre de travail que les autres méchants que j’ai joués. Ce gars-là était insensible pour à peu près tout, sauf sa famille. On a travaillé le personnage au niveau vocal. Luc m’a demandé de baisser ma voix au plus bas possible. On l’a créé pour être physiqueme­nt très loin de moi », explique-t-il.

Dans Ruptures, le père colérique qu’était Steve Blanchette « a été le personnage le plus difficile à jouer de ma carrière sur le plan émotif. Beaucoup plus que Phaneuf, parce qu’on était toujours dans les émotions. Je pleurais constammen­t ».

« Le plus beau commentair­e que je peux avoir, c’est que les gens ne me reconnaiss­ent pas. Je suis très, très loin des personnage­s qu’on me fait jouer », dit celui dont le talent, le physique imposant et les bras tatoués font en sorte qu’on lui demande de se glisser dans ces rôles.

Emmanuel Auger ne croit quand même pas être condamné à jouer les méchants durant toute sa carrière. « Mais même si je devais le faire, je vais le jouer avec un grand plaisir. »

UN « GROS DEUIL »

Emmanuel Auger a dit adieu la semaine dernière à Christian Phaneuf, « à moins qu’on apprenne que Chiasson est un très mauvais tireur », blague-t-il. Personnage pivot de District 31, le chef des Sixers a été au coeur de la scène finale de la série, exécuté par un commandant Chiasson qui n’était pas en paix avec sa conscience. « C’est un gros deuil à faire, dit-il. Et c’est un méchant qui avait beaucoup d’impact, et je le vois. » Il n’y a pas une journée qui passe sans qu’Emmanuel Auger se fasse arrêter par un téléspecta­teur qui lui dit à quel point il a aimé le haïr tout au long de la saison. « C’est quand même un honneur qu’on te demande de finir la saison avec une scène qui va marquer les gens. Luc Dionne m’a appelé pour m’expliquer sa décision avant de donner les textes à tout le monde. Il aimait écrire pour Phaneuf, c’est un personnage qui le stimulait beaucoup. La décision a été difficile à prendre, mais il ne voulait pas laisser les gens sur leur appétit comme l’an dernier. Il voulait une finale percutante. »

PAS JUSTE UN BUM...

Emmanuel Auger a des projets diversifié­s cette année. Il reprend cet été la barre de Hockeyqc.ca, émission sur le hockey balle diffusée à RDS pour une 6e saison. En tant qu’animateur, il fait aussi la tournée des festivals et événement culturels pour les capsules La Tournée

VIP, diffusées à V. Emmanuel Auger ne jouera pas non plus les méchants dans le quatrième film de Michel Jetté, Burn out, ou La

Servitude Volontaire, qui sortira le 21 septembre prochain. L’acteur a joué dans trois des films du réalisateu­r, dont Histoire de Pen.

Il incarne dans ce film d’auteur Louis, un bon gars qui peine à garder la tête hors de l’eau financière­ment. « Sa blonde et lui ont chacun une job qu’ils détestent. Ils sont en train de se noyer là-dedans. C’est l’histoire de tellement de monde. C’est un film qui ne laissera personne indifféren­t. »

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