Le Journal de Quebec - Weekend

TOUT CE QUE CALI LIT !

Après avoir lu (et apprécié !) Seuls les enfants savent aimer, le tout premier roman de Cali, on a envie d’en savoir plus sur les goûts littéraire­s de ce chanteur engagé.

- KARINE VILDER

Vous pouvez nous parler un peu de

Seuls les enfants savent aimer, nous dire ce qui vous a amené à écrire ce premier roman?

C’est vraiment le hasard qui m’a poussé à le faire. J’écris beaucoup de chansons sur ma petite vie et un jour, quelqu’un m’a dit : « J’aime tes chansons qui portent sur l’enfance et j’aimerais en savoir plus. » Je n’ai jamais signé un contrat aussi vite et après, je suis parti sur la route. C’est donc un livre que j’ai écrit de la main gauche au stylo et si je ne savais pas du tout où j’allais, ces souvenirs d’enfance à l’enterremen­t de maman se sont peu à peu imposés. J’ai su que le petit garçon revenait à la vie à ce moment-là, comme s’il sortait la tête de l’eau ! Si je pense écrire d’autres livres ? Ce qui me touche beaucoup, c’est quand on me le demande. Mais ce que j’aime bien dans ma vie, c’est de ne pas savoir ce qui va se passer. Alors oui, j’ai démarré quelque chose, mais est-ce que je vais le montrer ? Je ne sais pas…

Êtes-vous vous-même amateur de récits autobiogra­phiques?

Disons que je les aime bien. Quand je lis John Fante, j’ai l’impression d’avoir un ami très proche qui me parle. J’ai démarré tout ça avec Charles Bukowski et les textes engagés de Victor Hugo, que je trouve assez émouvants.

Tous genres confondus, que préférez-vous lire?

C’est la poésie. J’apprécie entre autres celle de Raymond Carver – que j’ai découvert grâce au chanteur Miossec, qui me l’avait conseillé ! –, parce que c’est de la dentelle, parce que tout y est sculpté. Il y a aussi les lettres d’amour. Avec les SMS, il y en a malheureus­ement beaucoup moins aujourd’hui. Mais j’ai adoré les Lettres à Anne de François Mitterand, un président qui pouvait parfois écrire des choses frivoles. Les lettres de Jean Cocteau et de Franz Schubert, qui a écrit de superbes textes à sa bien-aimée, m’ont aussi beaucoup touché.

Et quel a été votre plus récent coup de coeur littéraire?

Personne ne gagne, un livre de Jack Black qui a été écrit vers 1890 et qui a été réédité récemment. C’est un livre sur la rédemption que tous les juges devraient lire, car si Jack Black a pillé et volé toute sa vie, il va vers la lumière, à la fin.

Vous avez des écrivains fétiches?

Gabriel García Márquez, avec L’Amour

aux temps du choléra, le plus grand livre d’amour, ou Cent ans de solitude. Mais après, ça devient plus compliqué, parce qu’il y a des périodes où j’ai besoin de relire Bukowski ou Fante (avec entre autres

Mon chien Stupide). Depuis toujours, je lis également du Oscar Wilde. Je pense que même dans 15 000 ans, Le portrait de

Dorian Gray va toujours marquer.

Dans votre vie, y a-t-il eu un roman particuliè­rement important?

L’attrape-coeurs de J. D. Salinger. Je l’ai toujours avec moi dans ma valise pour en lire régulièrem­ent quelques pages. Des millions de personnes l’ont lu et j’ai été bouleversé d’apprendre que Mark Chapman, qui a tué John Lennon, l’avait dans sa poche au moment du meurtre. En 1981, l’homme qui a tiré sur le président Ronald Reagan avait aussi quelques pages de ce livre dans sa poche. C’est troublant.

Est-il déjà arrivé qu’un livre ou un auteur vous inspire les paroles d’une chanson?

Oui, souvent. Je songe par exemple à un livre de Diastème, 107 ans. Quand je l’ai refermé, je me suis dit que je venais de lire l’une des plus grandes histoires d’amour et ça m’a inspiré Je

ne vivrai pas sans toi, une chanson de mon deuxième album, que j’ai d’ailleurs écrite sur la route entre Montréal et Québec !

Quel livre peut-on voir en ce moment sur votre table de chevet?

Je vais bientôt rentrer en studio pour faire un album sur Léo Ferré. Alors je lis et relis énormément du Léo Ferré.

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