Le Journal de Quebec - Weekend

LES ENFANTS CHÉRIS DU FESTIVAL EN CHANSON

Louis-Jean Cormier et Marie-Pierre Arthur sont les « passeurs de la reconstruc­tion » de la 36e édition du Festival en chanson de Petite-Vallée. Un rôle très symbolique pour les deux artistes, qui sont pratiqueme­nt nés dans le festival.

- SANDRA GODIN Le Journal de Québec sandra.godin @quebecorme­dia.com

Née au village voisin de Grande-Vallée, d’une mère technicien­ne en sonorisati­on et éclairage, Marie-Pierre Arthur a vécu le festival « dans tous les contextes », raconte-t-elle à l’autre bout du fil.

« Mon enfance et le festival, c’est tout mélangé, parce que c’est la même chose. Je me souviens être assise sur des bancs à écouter des chanteuses. J’ai même fait de la bouffe à des participan­ts. Tous les voyages de fin d’année prévus avec mon école, je les ai tous refusés parce que ça tombait durant le festival. »

C’est durant cette époque qu’elle s’est liée d’amitié avec Louis-Jean Cormier, qui avait trois ans quand le Festival en chanson a été fondé par son cousin Alan Côté.

« Le Théâtre de la Vieille Forge représente pour moi beaucoup de souvenirs, dit-il. C’est là que j’ai rencontré pour la première fois Jim Corcoran, je devais avoir huit ans. J’allais aussi espionner Pierre Flynn pendant qu’il montait ses affaires pour son show.

« On est une famille de musiciens, j’ai commencé le piano à quatre ans, mon frère (Benoît Cormier, violoniste à l’OSQ), le violon à quatre ans, ma soeur a fait du piano très longtemps. Mon père est chef de choeur et ma mère chante dans des chorales depuis toujours. À un moment donné, ma tante Lorette, qui est ma prof de piano, m’a offert une guitare. C’est Alan qui m’a montré mes premiers accords »,

ajoute-t-il.

ÊTRE PASSEURS, UN RÊVE SECRET

À force de voir passer

les Richard Séguin, Michel Rivard et Gilles Vigneault comme parrains du festival, Marie-Pierre Arthur et Louis-Jean Cormier rêvaient « en silence » d’être un passeur de Petite-Vallée. « Depuis que j’ai 12, 13 ans », précise Cormier.

« Je le souhaitais vraiment beaucoup, mais je ne pensais pas que ce serait pour tout de suite, renchérit Marie-Pierre Arthur. Je ne suis pas Jean-Pierre Ferland non plus.

« Louis-Jean et moi, on se disait que peut-être qu’un jour ce serait nous. On est là parce qu’on est les enfants de la place. » DEUX SPECTACLES

Louis-Jean Cormier et Marie-Pierre Arthur donneront deux spectacles ensemble durant le festival. Ils seront d’abord du spectacle

Une fois six, avec Ariane Moffatt, Salomé Leclerc, Fred Fortin et Olivier Langevin. « On pourrait facilement appeler ça un “all stars band”, explique Louis-Jean Cormier. Ce n’est pas un show où les invités passent un après l’autre pour faire leur chanson. Là, les invités sont les musiciens. On fait tout nousmêmes, on s’accompagne, on joue sur les tounes des autres. »

Dans un tout autre contexte, « très intime » cette fois-ci, les deux artistes s’uniront pour un spectacle en duo, avec un seul micro, à la manière de ce qui se faisait dans les années 30, 40.

« Marie-Pierre et moi, on s’est retrouvé à chanter plusieurs fois à Petite-Vallée dans des spectacles hommages aux passeurs au fil du temps. On va chanter la plupart des chansons qu’on a chantées aux hommages, en plus de nos propres chansons », explique Cormier.

UNE ÉDITION PARTICULIÈ­RE

Tous deux s’entendent pour dire que cette édition ne sera pas comme les autres. « Je m’attends à avoir certains réflexes, confie Louis-Jean Cormier, comme se dire qu’on se rejoint au café après un show, mais il n’y a plus de café. Est-ce qu’on va voir les tantes à la Maison Lebreux ? Non, il n’y a plus de Maison Lebreux. J’ai un peu perdu mes repères. Mais je sais que le party va pogner au chapiteau. »

« On ne s’en va pas là pour se faire “hommager” bord en bord. On va mettre la main à la pâte et on va être là en soutien », conclut sa complice.

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Louis-Jean Cormier et Marie-Pierre Arthur gardent des souvenirs impérissab­les des deux bâtiments qui ont brûlé à Petite-Vallée, là où ils ont passé leur enfance.
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