Le Journal de Quebec - Weekend
LE PLAISIR DE TOURNER UN FILM DANS LE BOIS
FORÊT MONTMORENCY | Cinq ans après son émouvant Gabrielle et au terme d’un détour par la télé, Louise Archambault est de retour sur un plateau de tournage de cinéma. Et pas n’importe où. En plein milieu de la forêt, dans la réserve faunique des Laurentides avec les vedettes d’Il pleuvait des oiseaux, Andrée Lachapelle, Gilbert Sicotte et Rémy Girard.
Même si l’intrigue de ce roman de Jocelyne Saucier se déroule dans une forêt abitibienne où trois vieillards vivent coupés du monde, c’est sur les terres de la forêt Montmorency, entre deux épinettes et un chemin de terre, que l’équipe du film a élu domicile pour trois semaines de tournage forestier.
« L’Abitibi, c’est trop loin et c’était très coûteux. Ici, c’est magnifique. Les arbres ont de la barbe et le vert a une belle profondeur », explique la réalisatrice Louise Archambault. Dans ce milieu « rugueux et poétique qui n’a rien du Ritz Carlton », où la production a dû construire de toutes pièces des cabanes en bois, la cinéaste s’amuse de voir tous les acteurs, y compris l’octogénaire Andrée Lachapelle, embarquer dans le jeu.
Si la présence au générique d’An- drée Lachapelle et de Gilbert Sicotte n’a jamais fait de doute dans la tête de Louise Archambault, trouver l’acteur qui allait incarner le personnage de Tom, le troisième membre du trio, a été plus compliqué.
RÉMY GIRARD, LE CHANSONNIER
« Je cherchais un acteur qui savait chanter. Dans le roman, on dit que Tom chante, mais moi, je le fais vraiment chanter du Tom Waits, du Cohen, du Desjardins, du Vigneault. Je n’imaginais pas Rémy Girard comme ça, mais il m’a envoyé les enregistrements de deux chansons et je me suis dit : mon Dieu, il chante bien le p’tit maudit! »
Rémy Girard, qui a aussi dû convaincre Louise Archambault qu’à 67 ans (bientôt 68), il n’était pas « trop jeune » pour le rôle. « Je ne sais pas pourquoi elle ne me trouvait pas vieux, j’ai juste deux ans de moins que Gilbert. Vrai que je n’ai pas beaucoup de cheveux blancs, mais ma barbe blanche compense. »