Le Journal de Quebec - Weekend
PAS QU’UNE QUESTION DE CHANCE
Karine Gonthier-Hyndman est l’une des actrices les plus demandées cette année, sinon la plus demandée. Au cours des prochains mois, son nom figurera au générique de quatre séries : Les Simone, Like-moi, Les invisibles et O’. En entrevue au Journal, la bou
Prenons Les Simone, par exemple. Au départ, son personnage de mère de famille banlieusarde qui enfile les verres de vin à toute heure du jour pour oublier son ennui ne faisait que graviter autour des trois héroïnes, jouées par Anne-Élisabeth Bossé, Rachel Graton et Marie-Ève Perron. Au fil des années, le trio s’est transformé en quatuor, et cette saison, son Elizabeth se retrouve au coeur de l’histoire la plus intéressante du feuilleton radio-canadien de Kim Lévesque-Lizotte et Louis Morissette : elle délaisse son canapé pour démarrer sa propre entreprise pendant qu’un important changement chamboule sa vie personnelle. « Pour moi, c’était tripant à jouer parce qu’on découvre qui elle est vraiment, déclare la comédienne de 34 ans. On rentre dans des zones plus dures et plus dark. » GAGE DE CONFIANCE
On n’aurait jamais observé pareil revirement de situation si Karine Gonthier-Hyndman n’avait pas livré une performance exemplaire au cours des deux premières saisons des Simone. Elle a d’ailleurs obtenu deux nominations successives pour le Meilleur rôle de soutien féminin dans une comédie aux Prix Gémeaux.
« C’est sûr que c’est gratifiant, indique la principale intéressée. Quand un auteur décide de développer ton personnage, tu sais que tu n’as pas fait une “job de marde” ! C’est un gage de confiance. Mais il ne faut pas juste se fier à ça. Parce qu’il y a plusieurs acteurs qui font une super job, mais leurs personnages ne prennent pas d’ampleur pour autant. » DES UNIVERS LOIN D’ELLE
Jusqu’en décembre, Karine Gonthier-Hyndman alternera entre trois tournages, dont ceux du téléroman O’ à TVA, dans lequel son personnage de Mélanie repoussera les limites pour parvenir à ses fins. « Elle a une soif de pouvoir inassouvie, explique-t-elle. Elle n’arrêtera jamais de mentir pour obtenir ce qu’elle veut. Elle manipule, elle séduit... Il va falloir qu’elle se fasse prendre en flagrant délit pour qu’elle arrête. »
« C’est tripant de pouvoir jouer des choses qui
sont loin de soi, poursuit la ressortissante du cégep de Saint-Hyacinthe en théâtre. Parce que je ne serai jamais une boss d’entreprise ou une carriériste qui s’habille en complet et qui travaille de 9 à 5 dans un bureau. » RESPECT
Karine Gonthier-Hyndman poursuivra le travail dans Les invisibles, l’adaptation québécoise d’une fiction française intitulée Dix pour cent, qui entrera en ondes à TVA en janvier. Dans cette comédie dramatique réalisée par Alexis Durand-Brault ( Au
secours de Béatrice) qui dévoile les dessous du show-business, elle incarne une agente névrosée prête à tout pour satisfaire ses clients vedettes.
Aux dires de l’actrice, ce projet a décuplé le respect qu’elle éprouve pour son agente, Karine Lapierre. « On sous-estime beaucoup le travail des agents. Ils sont derrière tout ce que font les comédiens. Si mon agente ne m’avait pas accompagnée au cours des sept dernières années, je ne serais pas rendue là. Elle fait une job de mongol ! » RIRE À VOIX HAUTE
La semaine dernière, Karine Gonthier-Hyndman a entamé les tournages de Like-moi, qui sera relayé par Club illico cet hiver avant d’atterrir à Télé-Québec plus tard en 2019. L’interprète d’Océanne, l’assistante crossfit de Kevin « Power » Goyette (Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques), continue de lire les textes de Marc Brunet avec autant d’enthousiasme qu’en 2015.
« Je ris encore à voix haute, soutient-elle. Marc, c’est comme un sorcier : il est capable de dérouter les gens. Il sort du cadre convenu… C’est tout le temps un thrill de lire ce qu’il a écrit. Chaque sketch, c’est un nouvel univers. C’est comme un nouveau costume, un nouveau personnage et une nouvelle façon de faire chaque fois. » DISCIPLINE DE FER
Pour pouvoir jumeler tous ces projets, Karine Gonthier-Hyndman s’impose une « discipline de fer » : réveil à 4 h du matin, tournage de jour et mémorisation de textes le soir. Bref, adieu vie sociale.
« C’est exigeant, mais en même temps, c’est ma passion, souligne-t-elle. C’est kitsch, mais c’est ça pareil : il n’y a pas un matin où je me lève en disant : “Shit ! Je m’en vais travailler.” J’adore chaque journée. C’est grisant. »