Le Journal de Quebec - Weekend

PAS QU’UNE QUESTION DE CHANCE

Karine Gonthier-Hyndman est l’une des actrices les plus demandées cette année, sinon la plus demandée. Au cours des prochains mois, son nom figurera au générique de quatre séries : Les Simone, Like-moi, Les invisibles et O’. En entrevue au Journal, la bou

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal

Prenons Les Simone, par exemple. Au départ, son personnage de mère de famille banlieusar­de qui enfile les verres de vin à toute heure du jour pour oublier son ennui ne faisait que graviter autour des trois héroïnes, jouées par Anne-Élisabeth Bossé, Rachel Graton et Marie-Ève Perron. Au fil des années, le trio s’est transformé en quatuor, et cette saison, son Elizabeth se retrouve au coeur de l’histoire la plus intéressan­te du feuilleton radio-canadien de Kim Lévesque-Lizotte et Louis Morissette : elle délaisse son canapé pour démarrer sa propre entreprise pendant qu’un important changement chamboule sa vie personnell­e. « Pour moi, c’était tripant à jouer parce qu’on découvre qui elle est vraiment, déclare la comédienne de 34 ans. On rentre dans des zones plus dures et plus dark. » GAGE DE CONFIANCE

On n’aurait jamais observé pareil revirement de situation si Karine Gonthier-Hyndman n’avait pas livré une performanc­e exemplaire au cours des deux premières saisons des Simone. Elle a d’ailleurs obtenu deux nomination­s successive­s pour le Meilleur rôle de soutien féminin dans une comédie aux Prix Gémeaux.

« C’est sûr que c’est gratifiant, indique la principale intéressée. Quand un auteur décide de développer ton personnage, tu sais que tu n’as pas fait une “job de marde” ! C’est un gage de confiance. Mais il ne faut pas juste se fier à ça. Parce qu’il y a plusieurs acteurs qui font une super job, mais leurs personnage­s ne prennent pas d’ampleur pour autant. » DES UNIVERS LOIN D’ELLE

Jusqu’en décembre, Karine Gonthier-Hyndman alternera entre trois tournages, dont ceux du téléroman O’ à TVA, dans lequel son personnage de Mélanie repoussera les limites pour parvenir à ses fins. « Elle a une soif de pouvoir inassouvie, explique-t-elle. Elle n’arrêtera jamais de mentir pour obtenir ce qu’elle veut. Elle manipule, elle séduit... Il va falloir qu’elle se fasse prendre en flagrant délit pour qu’elle arrête. »

« C’est tripant de pouvoir jouer des choses qui

sont loin de soi, poursuit la ressortiss­ante du cégep de Saint-Hyacinthe en théâtre. Parce que je ne serai jamais une boss d’entreprise ou une carriérist­e qui s’habille en complet et qui travaille de 9 à 5 dans un bureau. » RESPECT

Karine Gonthier-Hyndman poursuivra le travail dans Les invisibles, l’adaptation québécoise d’une fiction française intitulée Dix pour cent, qui entrera en ondes à TVA en janvier. Dans cette comédie dramatique réalisée par Alexis Durand-Brault ( Au

secours de Béatrice) qui dévoile les dessous du show-business, elle incarne une agente névrosée prête à tout pour satisfaire ses clients vedettes.

Aux dires de l’actrice, ce projet a décuplé le respect qu’elle éprouve pour son agente, Karine Lapierre. « On sous-estime beaucoup le travail des agents. Ils sont derrière tout ce que font les comédiens. Si mon agente ne m’avait pas accompagné­e au cours des sept dernières années, je ne serais pas rendue là. Elle fait une job de mongol ! » RIRE À VOIX HAUTE

La semaine dernière, Karine Gonthier-Hyndman a entamé les tournages de Like-moi, qui sera relayé par Club illico cet hiver avant d’atterrir à Télé-Québec plus tard en 2019. L’interprète d’Océanne, l’assistante crossfit de Kevin « Power » Goyette (Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques), continue de lire les textes de Marc Brunet avec autant d’enthousias­me qu’en 2015.

« Je ris encore à voix haute, soutient-elle. Marc, c’est comme un sorcier : il est capable de dérouter les gens. Il sort du cadre convenu… C’est tout le temps un thrill de lire ce qu’il a écrit. Chaque sketch, c’est un nouvel univers. C’est comme un nouveau costume, un nouveau personnage et une nouvelle façon de faire chaque fois. » DISCIPLINE DE FER

Pour pouvoir jumeler tous ces projets, Karine Gonthier-Hyndman s’impose une « discipline de fer » : réveil à 4 h du matin, tournage de jour et mémorisati­on de textes le soir. Bref, adieu vie sociale.

« C’est exigeant, mais en même temps, c’est ma passion, souligne-t-elle. C’est kitsch, mais c’est ça pareil : il n’y a pas un matin où je me lève en disant : “Shit ! Je m’en vais travailler.” J’adore chaque journée. C’est grisant. »

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