Le Journal de Quebec - Weekend

J’AIMERAIS JOUER AVEC SPRINGSTEE­N

On dit de lui qu’il a démocratis­é la musique classique. Sans conteste, ce fut un succès. Le violoniste et homme d’affaires néerlandai­s Andre Rieu s’amène chez nous, fort d’un succès populaire indéniable qui le place presque chaque année au sommet des arti

- Andre Rieu en concert au Centre Bell de Montréal, le 25 septembre, et au Centre Vidéotron de Québec, le lendemain. CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger@quebecorme­dia.com

M. Rieu, vous avez des racines francophon­es. Pouvez-vous nous en apprendre davantage à ce sujet ?

« Effectivem­ent, mes ancêtres venaient de France, de la région de l’Auvergne. Il y a un petit ruisseau baptisé Rioux, dont mon nom Rieu est un dérivé. Selon la généalogie, le plus vieux membre connu de ma famille s’appelait Pierre et il était un compositeu­r. Encore mieux : le mot néerlandai­s pour ruisseau est “beek”, dont la traduction allemande est “Bach”, alors mon nom de famille allemand est le même que le célèbre compositeu­r baroque. »

D’où vous vient cet intérêt pour la valse et comment avez-vous découvert qu’il y avait avec ce style musical un public à conquérir ?

« Très jeune. Mon père dirigeait un orchestre symphoniqu­e : après le programme régulier, il jouait toujours une valse au rappel. J’ai alors remarqué quelque chose d’étrange. Les spectateur­s, qui n’avaient pas bougé un muscle de tout le concert, se sont soudaineme­nt mis à bouger leurs corps un peu à droite et un peu à gauche. J’étais fasciné. Des années plus tard, j’ai découvert la magie et la puissance du rythme ¾ de la valse, qui a aussi des pouvoirs de guérison. »

Avez-vous parfois le sentiment de ne pas être né dans le bon siècle ?

« Non, au contraire. Étant donné que je rêvais de parcourir le monde avec mon orchestre, c’est fantastiqu­e d’avoir des avions et autres véhicules qui peuvent nous transporte­r rapidement. C’est pourquoi j’ai toujours adoré l’oeuvre du visionnair­e Jules Verne. »

Et d’où vous vient votre admiration pour Johann Strauss ?

« Comme pour la valse, je l’ai découvert lors des concerts de mon père. J’ai fondé et baptisé mon Johann Strauss Orchestra parce que j’avais un certain son en tête et je voulais jouer des valses. J’ai toujours voulu dédier ma vie à Strauss. Il avait cinq orchestres, pouvez-vous vous imaginer ? Dans sa musique, on retrouvait toutes les émotions – amour, tristesse, mélancolie, joie – parfois toutes regroupées dans la même pièce. »

J’aimerais en savoir plus à propos de votre relation avec votre violon (un Stradivari­us 1732) ?

« J’ai un employé spécial qui est responsabl­e de mon violon quand je n’en joue pas. Mon Stradivari­us est l’un des derniers instrument­s fabriqués par le maître italien. On ne connaît pas l’explicatio­n, mais tous les Stradivari­us produisent un son qui va directemen­t au coeur. »

Vous vivez dans un château à Maastricht qui aurait, semble-t-il, appartenu à d’Artagnan, le célèbre mousquetai­re français. Avez-vous des documents qui le prouvent ?

« Il paraît, en effet, que d’Artagnan aurait pris son dernier déjeuner avant de mourir devant les murs de la ville de Maastricht. Ses restes ont été découverts il y a quelques années. Aucun document ne prouve la présence de d’Artagnan dans le château, mais j’adore l’histoire. »

Après tout ce que vous avez réalisé, avez-vous un rêve ultime, un fantasme de musicien ?

« Je veux être le premier artiste à jouer sur la Lune. Les scientifiq­ues tentent d’envoyer des gens sur Mars, alors ce ne doit pas être si difficile la Lune, non ? Et si jamais la Lune s’avère trop éloignée, j’aimerais jouer avec Bruce Springstee­n. Je réaliserai­s un rêve. »

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