Le Journal de Quebec - Weekend
PETIT MEURTRE ENTRE AMIES
Blake Lively et Anna Kendrick se livrent à un jeu du chat et de la souris dans Une petite faveur, une comédie policière signée Paul Feig ( Espionne).
C’est par la bouche de Stephanie (Anna Kendrick), mère monoparentale qui alimente un blogue vidéo dédié aux parents, qu’on apprend la disparition de sa meilleure amie, Emily (Blake Lively).
Remontant le fil de sa mémoire, Stephanie explique être devenue proche de la jeune femme excentrique grâce à leurs deux fils. Au cours d’après-midi de rendez-vous de jeux pour les enfants, passés par les mamans à boire des martinis et à écouter de la musique française (la trame sonore va de Pink Martini à Jacques Dutronc en passant par Serge Gainsbourg), les deux femmes se rapprochent au point d’échanger des confidences.
Rien ne laisse donc présager la disparition d’Emily après qu’elle a demandé à Stephanie la fameuse « petite faveur » du titre, soit celle de récupérer son fils à l’école. L’époux d’Emily, Sean (Henry Golding), n’a pas non plus d’explication à offrir. Mais les choses se corsent lorsque Stephanie se met à enquêter sur le passé d’Emily à la suite de la découverte de son corps par les autorités.
AIR D’EXOTISME
Il n’y a pas que la trame sonore qui donne à Une simple faveur un air d’exotisme, rareté à Hollywood ces temps-ci. La légèreté du scénario, écrit par Jessica Sharzer d’après le roman de Darcey Bell, fait passer les 117 minutes de cette production en un clin d’oeil. Car, si le propos de fond est sérieux, la forme, elle, est imprévisible et bouillonnante.
Les dialogues entre les deux femmes sont tour à tour drôles, cyniques et à mille lieues de la rectitude politique. Anna Kendrick est, comme toujours, parfaite dans un rôle de névrosée (ici, une maman au foyer projetant une image plus qu’impeccable), tandis que Blake Lively montre un côté un peu plus sombre qu’à l’habitude. Certes, on peut reprocher à Une petite
faveur sa deuxième partie, soit l’explication du mystère en question, plus faible, moins crédible que le début. Par contre, ce serait oublier que le roman duquel le film est tiré ne se veut nullement de la grande littérature, mais un divertissement fort agréable. Ce qu’est d’ailleurs le long métrage.