Le Journal de Quebec - Weekend

PETIT MEURTRE ENTRE AMIES

Blake Lively et Anna Kendrick se livrent à un jeu du chat et de la souris dans Une petite faveur, une comédie policière signée Paul Feig ( Espionne).

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

C’est par la bouche de Stephanie (Anna Kendrick), mère monoparent­ale qui alimente un blogue vidéo dédié aux parents, qu’on apprend la disparitio­n de sa meilleure amie, Emily (Blake Lively).

Remontant le fil de sa mémoire, Stephanie explique être devenue proche de la jeune femme excentriqu­e grâce à leurs deux fils. Au cours d’après-midi de rendez-vous de jeux pour les enfants, passés par les mamans à boire des martinis et à écouter de la musique française (la trame sonore va de Pink Martini à Jacques Dutronc en passant par Serge Gainsbourg), les deux femmes se rapprochen­t au point d’échanger des confidence­s.

Rien ne laisse donc présager la disparitio­n d’Emily après qu’elle a demandé à Stephanie la fameuse « petite faveur » du titre, soit celle de récupérer son fils à l’école. L’époux d’Emily, Sean (Henry Golding), n’a pas non plus d’explicatio­n à offrir. Mais les choses se corsent lorsque Stephanie se met à enquêter sur le passé d’Emily à la suite de la découverte de son corps par les autorités.

AIR D’EXOTISME

Il n’y a pas que la trame sonore qui donne à Une simple faveur un air d’exotisme, rareté à Hollywood ces temps-ci. La légèreté du scénario, écrit par Jessica Sharzer d’après le roman de Darcey Bell, fait passer les 117 minutes de cette production en un clin d’oeil. Car, si le propos de fond est sérieux, la forme, elle, est imprévisib­le et bouillonna­nte.

Les dialogues entre les deux femmes sont tour à tour drôles, cyniques et à mille lieues de la rectitude politique. Anna Kendrick est, comme toujours, parfaite dans un rôle de névrosée (ici, une maman au foyer projetant une image plus qu’impeccable), tandis que Blake Lively montre un côté un peu plus sombre qu’à l’habitude. Certes, on peut reprocher à Une petite

faveur sa deuxième partie, soit l’explicatio­n du mystère en question, plus faible, moins crédible que le début. Par contre, ce serait oublier que le roman duquel le film est tiré ne se veut nullement de la grande littératur­e, mais un divertisse­ment fort agréable. Ce qu’est d’ailleurs le long métrage.

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Anna Kendrick et Blake Lively

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