Le Journal de Quebec - Weekend
MAGNIFIQUE EMMA THOMPSON, DÉSOLANT SCÉNARIO
Emma Thompson offre un jeu irréprochable dans ce drame difficilement adaptable à l’écran.
Mettre en images et en mots parlés (plutôt qu’écrits) des sentiments aussi complexes que ceux de
L’intérêt de l’enfant, roman d’Ian McEwan, est un pari que n’a pas su relever l’auteur et signataire du scénario.
Fiona Maye (Emma Thompson) est juge. Mais pas n’importe laquelle. Elle siège à la Haute Cour en droit de la famille et statue, donc, sur des causes graves touchant des enfants. La première affaire présentée en est une qui sépare des frères siamois. Son jugement est un modèle du genre, à la fois humain et profondément légal.
TOURMENTS CONJUGAUX
En parallèle, son mari Jack (Stanley Tucci) lui annonce qu’il a l’intention d’avoir une aventure, leur vie de couple se résumant au même genre d’entente que celle qui règne entre frère et soeur. Prise au dépourvu, Fiona gère cette crise avec une raideur toute britannique.
Fiona doit statuer sur un cas hautement problématique : celui d’un adolescent, à quelques semaines de sa majorité, membre des témoins de Jéhovah, dont les parents refusent une transfusion qui pourrait lui sauver la vie. Durement affectée par sa situation personnelle, Fiona dérape et s’investit humainement dans cette question de vie ou de mort.
Ce sont les conséquences de ce geste qui sont explorées dans la deuxième partie du long métrage. C’est à ce moment que le film réalisé par Richard Eyre ( Chronique
d’un scandale) perd de sa finesse et de son élégance pour devenir pataud.