Le Journal de Quebec - Weekend

REVENIR AU MONDE GRÂCE AUX ARÔMES

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Chrystine Brouillet fait une petite pause de la série Maud Graham pour proposer Chambre 1002, un suspense aux notes gourmandes qui examine comment une femme dans le coma revient au monde grâce à ses amies qui mettent au point un processus de guérison lié aux parfums et aux odeurs alléchante­s.

Hélène, une chef montréalai­se à la réputation internatio­nale, se rend à New York pour recevoir un prestigieu­x prix culinaire. Sur le chemin du retour, c’est la catastroph­e sur la route. Elle est retrouvée inconscien­te après une grave collision.

Était-ce une simple malchance ou un acte prémédité ? Pendant que les enquêteurs tentent d’éclaircir le mystère, les cinq amies les plus proches d’Hélène veillent sur elle. Tandis qu’elle est plongée dans un profond coma, ses amies mettent en place une stratégie aromatique pour tenter de la ramener à la vie. Elles souhaitent toutes faire le plat qui va la réveiller.

L’amitié est au coeur du roman, explique Chrystine en entrevue. « Ça fait plus de 20 ans que je pense à ce livre. Je repoussais... je ne sais pas pourquoi. Tous les six, sept ans, je fais un livre qui n’est pas un Maud Graham. Une fois de temps en temps, je sors de ma zone de confort. Et pour moi, l’amitié, c’est la chose la plus importante dans ma vie. »

« UN CADEAU »

L’écrivaine assure qu’elle adore son chum, mais dit qu’on peut vivre sans amoureux... mais qu’on ne peut pas vivre sans amis. « J’ai été très longtemps sans avoir d’amoureux, mais j’avais des amis. Je suis qui je suis aujourd’hui, et si je suis encore là pour en parler, c’est parce qu’il y avait des gens autour de moi qui étaient précieux et qui le sont toujours. J’ai une amie... et on est ensemble depuis notre secondaire 3 ! » C’est son rempart contre le reste de l’existence. « On peut être soimême avec nos amis. Je me sens très privilégié­e d’avoir des gens comme ça autour de moi depuis si longtemps. On dirait que l’amitié, c’est comme les grands crus : avec les années, ça se bonifie. C’est un cadeau. »

AMITIÉ ET GOURMANDIS­E

Il fallait qu’elle trouve une manière intéressan­te de parler d’amitié dans son roman. « Qu’est-ce que je connais quand même un peu ? C’est vraiment tout ce qui est autour de la table. Je trouvais très intéressan­t de passer par les odeurs. Une personne qui est dans le coma, ou qui est en fin de vie, les gens lui parlent, lui font écouter la musique qu’elle aime. Moi, ce qui me ra- mènerait, ce serait les odeurs : c’est mon sens le plus aiguisé et c’est pour moi ce qui est le plus intime. » Quand elle avait écrit Les quatre saisons de Violetta, elle avait créé un personnage autour de l’univers des parfums. « Je n’avais pas fait le tour et ça continue d’être dans ma vie. À la limite, je préfère sentir le vin plutôt que le boire ! Pour moi, les odeurs, ça me gère : frotter des feuilles de plants de tomates, je trouve ça extraordin­aire. »

Pour écrire, elle s’est replongée dans la lecture sur les parfums et sur la cuisine. Son roman contient d’ailleurs une vingtaine de recettes. « Il y a des recettes que je fais depuis toujours, d’autres qui ont été rajoutées, qui sont faites expresséme­nt pour le livre. »

En librairie le 19 septembre. Chrystine Brouillet a écrit plus d’une cinquantai­ne de romans, surtout policiers. Sa série mettant en vedette la détective Maud Graham s’est vendue à plus de 700 000 exemplaire­s.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN

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