Le Journal de Quebec - Weekend

IMPOSER SA VOIX

- BRUNO LAPOINTE

Dix années ont beau avoir passé depuis la diffusion du dernier épisode de Ramdam, le rôle de Manolo colle encore à la peau de Maxime Desbiens-Tremblay. « On m’en parle encore très souvent », confie-t-il en entrevue. Le comédien continue, lentement mais sûrement, à s’en éloigner avec Bleu septembre, un troisième album « plus mature, complèteme­nt assumé ».

Il y a six ans que Maxime Desbiens-Tremblay a décidé de consacrer une énergie croissante à la musique, une passion qui le suit depuis l’adolescenc­e. À l’époque, une nouvelle identité est née : Tremblay. Tout simplement.

C’est d’ailleurs dans un souci de distinctio­n entre les deux pans de sa carrière qu’il a choisi de décliner ses projets musicaux sous un nom abrégé.

« J’imagine que ça s’est fait inconsciem­ment au début, pour me décoller un peu d’un rôle qui a été aussi fort pendant aussi longtemps. Et j’imagine aussi que ça a bien marché : il y a des gens qui viennent me voir en spectacle et qui me disent qu’ils n’avaient pas fait le lien entre mon visage et mes chansons », explique-t-il.

« PLUS PLANANT »

Le lien entre les deux entités de l’artiste de 32 ans devrait devenir de plus en plus clair, notamment grâce à son extrait Quand faut se dire adieu, qui s’est frayé un chemin sur les ondes radiophoni­ques de la province au cours de la section estivale. Les fans découvriro­nt toutefois avec Bleu septembre dix autres titres, plus homogènes entre eux que ce premier single.

« Le reste de Bleu septembre est plus planant, plus électro. J’ai voulu m’éloigner un peu du folk. Je sais que c’est cliché pour un artiste de dire que son nouvel album est celui qui lui ressemble le plus. Mais ce disque-là, je l’ai fait d’abord pour moi, en espérant que les gens l’aimeraient. Tandis que les deux précédents, j’ai l’impression que j’essayais plus d’aller chercher les gens », avance Maxime Desbiens-Tremblay.

Sur ce nouvel album, en vente depuis hier, l’auteur-compositeu­r-interprète creuse donc dans son vécu, allant jusque dans son passé d’enfant-vedette, lui qui est arrivé sous les projecteur­s à l’âge de 10 ans.

« J’ai grandi dans la lumière, celle qui rend n’importe qui populaire. Tout était facile, j’avais juste à plaire », chante-t-il sur la pièce Si j’étais moi, inspirée de son expérience.

« Je ne pense pas que j’étais prêt à en parler avant, mais aujourd’hui, je sentais que c’était le bon moment. D’ailleurs, c’est ce que j’aime de la musique. Elle me permet de m’exprimer, de parler de moi, de ce que je vis et je ressens », confie l’auteur-compositeu­r-interprète.

CONSERVER L’ÉQUILIBRE

Toutefois, loin de lui l’idée de renier ses rôles passés. Même que Maxime Desbiens-Tremblay n’a pas l’intention d’abandonner l’une ou l’autre des deux carrières qu’il mène désormais de front.

« Le métier de chanteur me donne la chance d’avoir le contrôle total sur ce que j’interprète. Mais j’aime le travail d’équipe dans une quotidienn­e, le fait de travailler tous ensemble vers un résultat commun, un produit final. Je sens que j’ai besoin des deux pour garder un certain équilibre », explique-t-il.

L’album Bleu septembre est présenteme­nt sur le marché. Un lancement aura lieu mardi à 18 h à la salle de spectacle O Patro Vys, à Montréal. L’entrée est gratuite.

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