Le Journal de Quebec - Weekend

LE CONTE DE FÉES DE LUDIVINE REDING

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Quelques mois après avoir conquis le coeur du public québécois avec son personnage de Fanny dans la série

Fugueuse, Ludivine Reding savoure pleinement son succès tout en s’assurant de garder les deux pieds sur terre. Alors que des agences à l’étranger commencent déjà à lui faire les yeux doux, la jeune actrice de 21 ans rebondit déjà avec deux nouveaux rôles, un au cinéma dans le film Wolfe et l’autre au petit écran dans la série Clash.

À la voir poser avec aisance devant la caméra de notre photograph­e, on pourrait croire que Ludivine Reding a fait cela toute sa vie. Et pourtant, ce n’est pas sur des plateaux de tournage, mais plutôt dans des studios de doublage que l’actrice a fait ses classes.

Car, comme ses amis Xavier Dolan et Catherine Brunet, Ludivine est une enfant du doublage. Son père Sébastien, qui travaille comme directeur de plateau de doublage, lui a fait découvrir cet art méconnu quand elle était petite. Elle est rapidement

devenue une pro du doublage, assurant la voix québécoise de plusieurs actrices américaine­s, dont Chloë Grace Moretz et Elle Fanning.

« J’adore le doublage et je vais toujours continuer à en faire, assure-telle en entrevue. Mais c’est sûr qu’au fond de moi, j’espérais aussi pouvoir jouer devant la caméra. Le doublage me comblait déjà. Mais là, en ayant la chance de faire les deux, je suis encore plus comblée. »

La piqûre pour le jeu, elle l’a eue à sept ans, quand elle a décroché un rôle dans le film La belle bête, aux côtés notamment de Marc-André Grondin.

« Le film n’a pas été bien reçu, mais cette expérience m’a donné le goût de continuer, relate-t-elle. Par la suite, j’ai joué dans Tactik, Les beaux malaises, Marche à l’ombre. Mais mon plus gros

rôle avant Fugueuse a été dans la série La théorie du K.O. C’est ce qui m’a fait connaître dans les agences de casting et qui m’a permis d’obtenir une audition pour Fugueuse. J’ai passé l’audition en pensant qu’ils allaient choisir une actrice plus connue que moi. Mais, à ma grande surprise, j’ai finalement obtenu le rôle. »

RECONNAISS­ANCE

Si elle ne s’attendait pas à décrocher ce premier rôle dans une si grosse série, elle était aussi très loin de se douter que le personnage de Fanny allait changer autant sa vie. En incarnant cette adolescent­e qui plonge dans le monde de la prostituti­on, Ludivine Reding est devenue en l’espace de quelques mois une des jeunes actrices les plus populaires du Québec. Le succès de la série de TVA (plus d’un million de téléspecta­teurs chaque semaine) lui a permis notamment d’obtenir un prix au gala Artis et une nomination aux Gémeaux.

« Fugueuse m’a donné une visibilité et une reconnaiss­ance rapidement. C’est ça qui est magnifique. Je me fous d’être connue dans la vie. Mais avoir une reconnaiss­ance du public et des gens du milieu, ça me touche beaucoup. »

Cette nouvelle reconnaiss­ance, l’actrice a pu la constater au quotidien en se faisant aborder dans la rue par de nouveaux fans, mais aussi en voyant son nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux grimper en flèche.

« Mon nombre d’abonnés sur Instagram est passé de 6000 à 240 000 dans le temps de le dire, lance-t-elle en riant. Je trouve que c’est un assez bon indice de ce qui s’est passé cet hiver. C’est sûr que ç’a été étourdissa­nt au début. Mais je me suis adaptée. »

DU PETIT AU GRAND ÉCRAN

À peine cinq mois après la diffusion de la première saison de Fugueuse, Ludivine Reding enchaîne déjà avec deux nouveaux rôles : un au cinéma dans le film indépendan­t Wolfe, et l’autre dans la série Clash.

Wolfe, qui a pris l’affiche hier, met en scène un groupe d’amis aux prises avec un drame quand l’une des leurs (Catherine Brunet) décide de mettre en scène sa mort.

« Le réalisateu­r du film, Francis Bordeleau, est un ami à moi. On a fait un court métrage ensemble il y a quelques années et on est restés super proches. Francis a écrit Wolfe sur un coup de tête et une inspiratio­n. C’est un film qui aborde des sujets graves comme le suicide, mais ça parle surtout à mon avis du passage de l’adolescenc­e à l’âge adulte. Je pense que personne ne va comprendre la même chose en voyant le film. On ne guide pas les spectateur­s vers un message précis. On laisse les gens se faire leur propre idée. »

Ludivine est aussi de retour au petit écran cet automne dans la nouvelle série Clash, qui sera diffusée à VRAK à compter du 5 novembre. Produite par Fabienne Larouche, ce quotidien suivra la vie de six jeunes adultes qui fréquenten­t une maison de rééducatio­n après un long séjour à l’hôpital, à la suite d’un accident ou une maladie grave.

« La série aborde la question de la réadaptati­on après un accident de voiture, indique Ludivine. Ça parle des grands brûlés, de l’aphasie, de la façon dont on reconstrui­t notre vie après un drame comme ça. C’est un bon rôle, très différent de celui que je jouais dans Fugueuse, qui va me permettre de montrer une autre facette de mon jeu. »

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