Le Journal de Quebec - Weekend

UN STUPÉFIANT RETOUR DANS LE MONDE DU FANTASTIQU­E

Écrivain très talentueux, le Français Maxime Chattam fait un retour marqué dans l’univers fantastiqu­e, et de manière très marquée, avec Le Signal. Ce nouveau thriller – excellent – plonge droit dans les peurs profondes et les distille avec brio, au coeur

- MARIE-FRANCE BORNAIS

La famille Spencer s’installe dans une nouvelle maison, dans la petite ville américaine de Mahingan Falls.

Le cadre idyllique de la ville s’efface peu à peu lorsqu’on apprend que des jeunes filles disparaiss­ent, que des accidents bizarres surviennen­t.

Ethan Codd enquête pour voir ce qui se cache derrière ces phénomènes inquiétant­s.

En entrevue, Maxime Chattam explique qu’il avait déjà fait une incursion dans le fantastiqu­e avec Le Cinquième

règne, un livre qu’il a écrit il y a presque 20 ans.

« C’était déjà un hommage à Stephen King, avec cette petite ville où une bande d’adolescent­s était confrontée à des forces surnaturel­les. »

« Mais là, je le refais en assumant totalement et pleinement l’héritage littéraire qui est le mien, à savoir, ce qui m’a donné envie de lire et plus tard, ce qui m’a donné envie d’écrire », dit-il en citant Stephen King, H.P. Lovecraft, Graham Masterton, D. R. Koontz et bien avant ça, Bram Stoker.

UNE VILLE-PERSONNAGE

Il a écrit Le Signal sans complexe, en assumant totalement le genre, et ne s’est pas mis de pression

« Le livre est parfois moins dynamique que certains de mes thrillers, mais je ne crois pas qu’on s’ennuie, parce qu’il se passe quand même des tas de choses. J’ai laissé monter, petit à petit, l’atmosphère fantastiqu­e dans le récit. » Et c’est très bien fait, d’ailleurs.

Maxime Chattam a inventé Mahingan Falls, la ville qui allait correspond­re à l’atmosphère du livre et devenir un personnage à part entière.

Il y a d’ailleurs une carte de la ville au début du livre. « J’ai fait un document de travail assez colossal dans lequel j’ai écrit toute l’histoire de la ville, toutes les petites anecdotes. »

LES PEURS PROFONDES

Maxime Chattam explore les peurs profondes, les angoisses, dans ce roman. Lui, en a-t-il ?

« En fait, étonnammen­t, en tant qu’adulte, je n’ai plus vraiment de peurs, à part celles qu’on a quand on est père de famille, pour ses enfants, sa femme. Mais je n’ai plus de peurs enfantines ou ancestrale­s, comme la peur du noir. Mais c’est justement parce que, jeune adolescent, j’ai voulu vaincre ces peurs que j’avais. » Il a fait « des tas de choses un peu étranges ». « À 12 ou 13 ans, j’allais me promener, la nuit, dans la forêt, pour prouver qu’il n’y avait pas de danger et que je pouvais m’approprier l’obscurité de la forêt. Je descendais dans le sous-sol de la maison, dans le noir, pour me prouver qu’il n’y avait personne, qu’il n’y avait pas de monstres, et que je pouvais tout à fait être à l’aise dans le noir. J’ai exploré les égouts de ma ville quand j’avais 14 ans, avec une lampe, pour voir qu’il n’y avait pas de monstres dans les égouts, comme dans les livres de Stephen King. »

Comme il a vaincu toutes ces peurs, une fois à l’âge adulte, le calme est resté.

« C’est aussi pour ça que j’écris des livres qui font peur : pour essayer de retrouver un peu, parfois, ces peurs d’enfance que je ne vis plus aujourd’hui en tant qu’adulte. C’est un peu comme un tour de montagnes russes : on sait qu’on est en sécurité, mais on y va quand même pour se faire peur! Écrire un livre d’épouvante, c’est un peu la même chose. »

Maxime Chattam est l’un des maîtres du thriller français.

Ses best-sellers ( thriller, roman noir, fantastiqu­e) sont traduits dans le monde entier.

Il a passé ses vacances d’été au Québec avec sa famille et ne rêve que de revenir !

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