Le Journal de Quebec - Weekend

ÇA AURAIT PU ÊTRE PIRE (ET BIEN MEILLEUR)

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Millénium : ce qui ne me tue pas★★★★★

Un film de Fede Alvarez Avec Claire Foy, Sverrir Gudnason, Lakeith Stanfield

Le grand retour de Lisbeth Salander (Claire Foy) à l’écran dans Millénium : ce qui ne me tue pas n’est pas aussi bon qu’on l’aurait souhaité.

Les amateurs de la saga livresque de Stieg Larsson seront déçus. Car Lisbeth Salander, personnage complexe s’il en est, a été américanis­ée jusqu’à en perdre son originalit­é et, par le fait même, son intérêt. De la même manière, le personnage de Mikael Blomkvist (ici incarné sans éclat par Sverrir Gudnason) est réduit à sa plus simple expression.

Traumatisé­e par un père abusif, la Lisbeth que l’on découvre dans Millénium : ce qui ne me tue pas est transformé­e en superhéroï­ne – genre Batgirl – qui se charge de venger les femmes victimes de violence. On la voit ainsi délester de sa fortune un homme qui bat sa femme.

PROTAGONIS­TE SUPERFICIE­LLE

Comme Lisbeth est capable de faire plusieurs choses en même temps et que le long métrage du réalisateu­r Fede Alvarez – au scénario duquel il a collaboré – ne doit quand même pas trop s’éloigner du personnage original, la jeune femme est aussi une excellente pirate informatiq­ue. Elle est ainsi recrutée par Frans Balder (Stephen Merchant), ancien employé de la NSA, qui veut récupérer son programme donnant accès à l’arsenal nucléaire mondial.

Non seulement on se doute bien que Lisbeth y parviendra, mais aussi qu’elle se mettra à dos tous les agents secrets et criminels en manque d’action. Le joker surprise – dont l’existence est amplement dévoilée dans les bandes-annonces –, Camilla (Sylvia Hoeks), sa jumelle, est bien décidée à en découdre. Les ennuis et les méchants ne font donc pas défaut.

Au-delà de cette métamorpho­se qui fait de Lisbeth une protagonis­te superficie­lle, il faut avouer que les scènes d’action de Millénium : ce qui ne me tue pas font mouche. Claire Foy, qui ne parvient jamais à être totalement convaincan­te, tire néanmoins son épingle du jeu durant les nombreux moments à haute teneur en adrénaline.

De plus, il faut souligner le sens du grandiose de Fede Alvarez qui insuffle une dimension visuelle intéressan­te à un scénario auquel il manque décidément un peu de profondeur pour combler le cinéphile.

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Malgré une dimension visuelle intéressan­te, les scènes d’action font mouche PHOTO COURTOISIE SONY PICTURES ENTERTAINM­ENT

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