Le Journal de Quebec - Weekend
« C’ÉTAIT MON BUT D’ALLER AUX OLYMPIQUES »
Quand il était adolescent, Mehdi Bousaidan ne vivait que pour l’athlétisme. « Vers 15 ou 16 ans, je m’entraînais cinq jours par semaine, dit-il. Je me suis rendu jusqu’aux Jeux du Canada. J’ai été champion au 200 mètres et j’ai terminé quatrième au 100 mètres. C’était mon but d’aller aux Olympiques. »
En même temps qu’il poursuivait ses entraînements, le jeune Mehdi a découvert l’improvisation. Ce fut le coup de foudre. « Je me suis rendu compte que j’aimais ça, parler (rires). C’est dur de t’exprimer quand t’es un athlète. Après une compétition, on te demande seulement tes impressions sur la course. »
Petit à petit, son intérêt pour le sport a diminué. « Un jour, je me rendais à mon entraînement et j’avais oublié un des souliers à crampons. Je me suis dit que c’était un signe et que je devais arrêter. Mon coach a essayé de me convaincre de rester, mais mon idée était faite. J’étais rendu ailleurs. »
PLAN B
Aujourd’hui, Mehdi Bousaidan ne regrette pas sa décision, même s’il admet s’ennuyer de la compétition. « J’aimais vraiment ça. Je me demande si, à l’époque, je ne faisais pas ça plus pour la compétition que pour l’amour du sport. J’ai maintenant de la difficulté à refaire du sport sans que ce soit compétitif. Cou- rir pour courir, on dirait que je ne vois pas l’intérêt. Personne ne va me donner une médaille à la fin! »
Alors qu’il venait de se découvrir une nouvelle passion pour l’improvisation, le jeune Mehdi pensait même en faire une carrière. « Si j’avais pu vivre de l’impro, je l’aurais fait, dit-il. Mais on m’a fait comprendre que ça ne payait pas. J’ai donc pensé à un plan B… »
C’est là qu’est arrivée l’idée de s’inscrire à l’École nationale de l’humour, où plusieurs improvisateurs aguerris sont allés faire leurs classes. « Je me suis inscrit à l’insu de mes parents. Ils disaient que je pourrais aller faire mes “clowneries” une fois que j’aurais terminé mon bac ! »