Le Journal de Quebec - Weekend

DANS L’UNIVERS INTERACTIF DE MEDFLIX

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN

L’année 2019 sera pour le moins chargée pour Mehdi Bousaidan. En plus d’être au petit écran, notamment dans Like-moi et M’entends-tu, l’humoriste de 31 ans visitera le Québec avec son premier spectacle solo, Demain. Dans cette nouvelle propositio­n audacieuse et interactiv­e, Mehdi proposera au public de choisir le déroulemen­t du spectacle, un peu comme s’il naviguait sur la plateforme Netflix, qu’il a rebaptisée Medflix.

Il y a quelques mois, alors qu’il rodait son spectacle Demain. Mehdi Bousaidan a eu un flash pour la mise en scène. Parce que la plateforme Netflix a envahi nos vies ces dernières années, surtout pour la génération de Mehdi, l’humoriste a décidé de faire un spectacle en partie interactif. « Quand les gens entreront dans la salle, ce sera un univers clos, dit-il. Ils seront comme dans mon salon. J’ai créé ma plateforme, Medflix, et le public va pouvoir choisir le cours du spectacle à plusieurs reprises. »

TECHNO

« Netflix a pris une place tellement importante dans la vie des gens, observe Mehdi. Je serais passé à côté de quelque chose si je n’avais rien fait avec ça. » Pourquoi ne pas avoir appelé son spectacle Medflix, dans ce cas ? « J’ai trouvé l’idée après qu’on a eu dévoilé le nom de Demain. Il était trop tard. Ce sera donc : “Medflix présente Demain”. On a fait les vidéos pour annoncer le spectacle comme si c’était une bande-annonce de film sur Netflix. » Ce « spectacle dont vous êtes le héros » n’était pas encore finalisé au moment de notre rencontre avec l’humoriste. Puisqu’il lui reste encore plusieurs semaines de rodage avant sa rentrée montréalai­se d’avril, Mehdi continue de peaufiner tous les éléments technologi­ques de sa présentati­on. Pour tout l’aspect visuel, il a fait appel à Gabriel Poirier-Galarneau, de Champagne Club Sandwich. Cette jeune boîte a récemment travaillé sur les tournées musicales de la Française Jain et du groupe de hip-hop québécois Dead Obies.

ARMES ET PRISON

Alors que la tendance actuelle en humour est d’épurer le plus possible la scénograph­ie, avec généraleme­nt comme seul décor un tabouret et un verre d’eau, Mehdi ne souhaitait pas aller dans cette avenue.

« Quand j’étais à l’École de l’humour, j’avais des costumes, je faisais des personnage­s, j’avais des soutiens visuels. Les gens me disaient que ça ne servait à rien, que c’était pour les années 1980. J’ai rangé mes costumes et mes écrans et j’ai commencé à faire du stand-up plus classique. Ça m’a permis de développer un style beaucoup plus efficace. Mais après coup, je me suis dit que je pouvais exploiter les deux. »

Dans ce premier solo, Mehdi Bousaidan a voulu aborder quelques sujets sérieux, comme le port d’armes et l’univers carcéral. « Je raconte une anecdote qui m’est déjà arrivée quand on m’a pointé un gun sur moi », mentionne-t-il, sans vouloir entrer dans les détails. « Je parle aussi de mon expérience de donner des shows dans des prisons, qui est un univers très particulie­r. Ce sont des sujets qui ont rarement été abordés dans des spectacles d’humour. »

EN RÉSIDENCE

Pour sa rentrée montréalai­se, l’humoriste a aussi voulu faire les choses à sa manière. Au lieu de n’aller qu’un soir ou deux dans une grande salle, il a opté pour une résidence de 20 soirs à la Cinquième salle de la Place des Arts. « On voulait une approche différente, dit-il. Comme chaque soir sera unique, avec mes nombreuses improvisat­ions avec le public, les gens auraient eu moins de fun dans une plus grande salle. »

Depuis qu’il a amorcé son rodage, Mehdi Bousaidan remarque qu’il y a beaucoup de jeunes dans ses salles qui l’ont vu au petit écran, à VRAK, dans les émissions Med et Code G. « Ce que j’aime, c’est que les jeunes attirent leurs parents. Ceux-ci me disent souvent, après le spectacle, qu’ils s’attendaien­t à voir un spectacle jeunesse et qu’ils ont vraiment aimé ça. Mon but, c’est que le kid de 12 ans rie autant que le grand-père de 77. »

L’humoriste verra peut-être son public s’élargir davantage avec la présentati­on de la quatrième saison de Like-moi, dans quelques jours. « C’est ma première saison avec l’équipe. Comme je connaissai­s personnell­ement presque tout le monde, ça s’est vraiment bien passé. C’était une belle expérience. Le rythme est étoffé, au quart de tour. »

Mehdi Bousaidan présentera Demain à la Salle Albert-Rousseau de Québec le 21 mai. Pour les billets : mehdibousa­idan.com. La quatrième saison de Like-moi sera présentée en primeur sur Club Illico à compter du 14 février. La série M’entends-tu est diffusée tous les mercredis, 22 h, à Télé-Québec.

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