Le Journal de Quebec - Weekend
LA LÉGÈRETÉ MUSICALE, À LA FAÇON DE SIMON KEARNEY
La patience de Simon Kearney a été mise à rude épreuve. Quatre ans se sont écoulés entre son premier et son deuxième album. Heureusement, le jeune artiste de L’Ancienne-Lorette est le genre à prendre la vie du bon côté.
C’est d’ailleurs ce qui saute aux yeux et aux oreilles quand on met la main sur
Maison ouverte, opus lancé la semaine dernière. De la photo choisie pour la pochette, où on le voit traîner un ami en panier d’épicerie dans le stationnement d’un grand magasin, au ton humoristique de ses chansons, Kearney se révèle un adepte de la légèreté en musique.
La noirceur, très peu pour lui. De toute façon, clame celui qu’on a vu sur scène comme musicien accompagnateur d’Hubert Lenoir et Pascale Picard, la vie est trop sérieuse.
« Ça prenait un album comme ça pour libérer les gens. Pourquoi on ne fait pas juste le party et s’aimer », se demande le musicien âgé de 22 ans.
Lui-même ne dit pas non à une bonne fête. Pas pour rien que son disque s’intitule Maison ouverte (open house). C’est un joyeux drille, pas de doute, la chanson Pop‘n’roll en étant un autre exemple probant.
« On me qualifiait tout le temps de rockeur avec ma guitare électrique. Mais il y a quelque chose de lourd et de sérieux dans la musique rock qui n’avait aucun rapport avec la musique que je faisais, qui est plus légère et sur le mode autodérision. Je me suis dit que mon nouvel album était vraiment pop tout en ayant le côté rock‘n’roll de l’époque où nos grands-parents allaient voir des
shows et se faisaient aller le bassin en dansant. C’était une musique libératrice pour eux. J’ai donc associé pop à ce rock‘n’roll et ç’a donné pop‘n’roll. »
SÉRIEUX QUAND MÊME
Cela expliqué, on ne saurait réduire la musique de Simon Kearney à son volet fantaisiste. Au contraire, il a travaillé fort, et sérieusement, avec le réalisateur Marc Chartrain (musicien au sein des groupes de Daniel Bélanger et Patrice Michaud) pour donner une touche des années 1980, 1990 et 2000 à ses chansons. Il évoque dans ses influences Beck et Bruno Mars.
« Mon album a un côté vintage tout en restant ancré dans notre époque. C’est un album avec plein de références culturelles », déclare Kearney.
Après avoir enregistré un EP et un album complet avec Antoine Gratton aux commandes, Simon Kearney affirme avoir changé sa façon de travailler avec Chartrain. « Il fait ça depuis très peu de temps et il voulait faire ses preuves avec cet album. Nous avons réfléchi longtemps aux sonorités qu’on voulait avant de brancher les instruments et jouer. On a pensé, pensé, pensé. Ça donne un album plus concis que ce que je faisais avant. »
Simon Kearney sera en concert dans le cadre de la bourse Rideau, le 20 février, au D’Auteuil, à Québec, de même qu’au Théâtre du Petit-Champlain, le 20 avril.
L’album Maison ouverte est en vente et en ligne depuis le 25 janvier.