Le Journal de Quebec - Weekend
LIAM NEESON ENCORE DANS L’ACTION
Cela fait 11 ans, depuis L’enlèvement, que Liam Neeson a entamé une carrière de héros de films d’action. Et, avec chaque long métrage, l’acteur irlandais trouve le moyen de frapper encore plus fort… NOUVELLE VERSION OU PAS ?
Poursuite de sang-froid est la nouvelle version de In Order of Disappearance, film danois sorti en 2014 et réalisé par Hans Petter Moland. C’est le producteur Michael Shamberg ( Erin Brockovich, Fiction pulpeuse, Bienvenue à Gattaca) qui a eu l’idée d’adapter le long métrage pour le marché nord-américain… en reprenant le même cinéaste.
L’INTRIGUE
Nels Coxman (Liam Neeson) est conducteur de chasse-neige à Kehoe, une station de ski du Colorado. Ce citoyen exemplaire, marié à Grace (Laura Dern), devient fou de douleur quand son fils est tué par erreur par un groupe de vendeurs de drogue. Déterminé à venger son fils, Coxman se livre à une enquête sanglante et meurtrière qui le mènera sur les traces de l’étrange Viking (Tom Bateman) et du non moins mystérieux White Bull (Tom Jackson).
HUMOUR
In Order of Disappearance a été comparé à Fargo, des frères Coen, ainsi qu’à Fiction pulpeuse, de Quentin Tarantino. Hans Petter Moland ne cache pas son inclinaison pour l’humour. « J’ai grandi en aimant les films de Billy Wilder. J’aime leur côté dramatique et leur humour noir, cet équilibre entre les deux », a-t-il expliqué.
VIOLENCE
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Poursuite de sang-froid ne fait pas l’apologie de la violence. Comme l’a souligné Michael Shamberg, « le ton du film est un équilibre délicat ».
« Il ne s’agit pas ici d’un simple film de revanche. Il s’agit d’un long métrage sur la futilité de la vengeance. C’est un film violent qui est anti-violence ! »
AMÉRINDIENS
L’inclusion du personnage de White Bull était, pour le réalisateur Hans Petter Moland, une nécessité. « L’histoire du cinéma est remplie de westerns dans lesquels les Amérindiens ne servent que de ressort scénaristique ou ne sont que des adversaires définis en fonction de préjugés. Ils sont vus comme des sauvages, des guerriers sans pitié, des victimes ou quoi que ce soit d’autre qui sert le point de vue des Blancs. Dans mon film original, les Serbes — ou les Albanais, comme on les appelle souvent à tort —, sont les étrangers classiques, étrangers dans un pays étrange qui en découvrent des aspects cachés au fur et à mesure du film. Or, pour Poursuite de sang
froid, je voulais explorer l’idée que ceux qui sont vus comme des “étrangers” sont, en fait, sur leurs terres. »
CHASSE-NEIGE
Liam Neeson — qui a déjà conduit des camions et opéré des montecharge pour la compagnie Guinness lorsqu’il était jeune — a pu conduire trois chasse-neige différents pour les besoins de son rôle. « Ce sont des machines extraordinaires ! J’ai eu le privilège d’en conduire pendant de courtes périodes de temps et cela m’a donné un nouveau respect pour ces personnes qui dégagent les routes. Ces endroits sont peut-être jolis, mais l’environnement est aussi très dur. »
ISOLEMENT
Ainsi que l’a détaillé le scénariste Frank Baldwin, « quand j’ai regardé l’original de Hans Petter, ma plus forte impression est que l’histoire semblait se dérouler hors du temps. Je voulais conserver cette sensation, donner l’impression que cet endroit n’est pas gouverné par les lois habituelles tellement il est éloigné. […] L’isolement est très important dans cette histoire parce qu’elle semble indiquer au spectateur que les personnages peuvent créer leurs propres règles. Et c’est, d’une certaine manière, le thème central des westerns américains. »
Poursuite de sang-froid déboule dans les salles obscures dès le 8 février.