Le Journal de Quebec - Weekend
GUERRIÈRE TRANSHUMAINE
Après presque 20 ans de développement, Alita : l’ange conquérant déboule avec force dans les salles obscures. Imaginée par James Cameron et mise en scène par Robert Rodriguez, cette guerrière pas comme les autres a les traits – refaits par ordinateur – de Rosa Salazar. Explications…
À la fin des années 1990, Guillermo del Toro recommande un manga à son ami James Cameron. Le cinéaste canadien, fort du succès de Titanic, tombe immédiatement sous le charme de Gunnm, oeuvre en neuf volumes du Japonais Yukito Kishiro.
LA PETITE SOEUR DE « DARK ANGEL »
James Cameron a l’intention de se mettre à la réalisation de sa vision d’Alita après Dark Angel. Mais le cinéaste repousse le projet un certain nombre de fois, au point qu’il ne se penche à nouveau sérieusement dessus qu’après…
Avatar… mais là encore, sans pouvoir le porter au grand écran!
Le scénario du long métrage, qui diffère sensiblement du manga, en retient les éléments principaux. Dyson Ido (Christoph Waltz) découvre la tête d’Alita (Rosa Salazar) dans une décharge. Le scientifique décide de la ramener dans son atelier et de la doter d’un corps mécanique. La jeune fille est amnésique, seule la pratique du Motoball – un sport violent – lui permet de se souvenir d’éléments de sa vie antérieure. Avec Hugo (Keean Johnson), son amoureux, elle va donc chercher à découvrir son passé.
« Avec James, nous sommes amis depuis Desperado, en 1984, » a indiqué Robert Rodriguez en décembre dernier, lors du Comic Con de Sao Paulo, au Brésil.
« Puisque je suis fan, je lui ai demandé ce qu’il comptait faire de Alita : l’ange conquérant. Il m’a alors répondu qu’il n’arriverait probablement pas à le terminer et qu’il n’avait même pas fini le scénario. Il m’a alors mentionné que si je finissais le scénario, je pouvais le réaliser et il le produirait. »
Rappelant sa conversation avec le cinéaste de Titanic, il a ajouté : « Il m’a littéralement dit : “Voici mon scénario de 180 pages pour t’aider. Et voici 600 pages de notes.” C’était tellement intéressant de rentrer dans son cerveau et de voir comment il travaille. »
Le cinéaste de Sin City, fasciné par les avancées technologiques, n’a pas caché sa volonté de mélanger, comme James Cameron l’aurait fait, effets spéciaux, 3D et captation de performance.
À LA RECHERCHE D’ALITA
Malgré la pléthore d’équipements, ainsi que le savoir-faire de James Cameron, il fallait quand même que Robert Rodriguez trouve son actrice. Au terme d’un nombre incalculable d’auditions, Rosa Salazar est finalement apparue, comme se rappelle le producteur Jon Landau.
« Une fois que nous avons vu Rosa, personne d’autre ne pouvait plus tenir ce rôle. Elle a apporté une telle pureté et une telle joie de vivre à sa prestation. Et même quand elle rend parfaitement crédible la force incroyable d’Alita, elle n’oublie jamais la compassion qu’elle éprouve, et qui la rend unique. »
L’actrice de 33 ans, qui effectue plusieurs de ses cascades elle-même (elle a quand même été doublée par neuf cascadeuses!), a amorcé un entraînement des plus intensifs plusieurs mois avant le tournage. Elle a étudié le wushu, la boxe thaïlandaise et le kung-fu, en plus de parfaire sa pratique du patinage en ligne.
MÉLANGER RÉEL ET VIRTUEL
Pour Eric Saindon, superviseur des effets visuels chez Weta – la firme de Peter Jackson – la captation ne se limite plus aux simples mouvements ni même aux expressions du visage.
« Nous avons passé des centaines et des centaines d’heures à travailler la bouche d’Alita. Ce qui fait le succès d’une grande scène d’action est d’avoir le plus d’expressions humaines possible et Rosa est extrêmement expressive. »
Les décors et l’action pure ne sont pas non plus en reste.
« Pour Alita, nous avons donc tourné bon nombre de scènes “en vrai”, c’est-àdire en utilisant de vrais décors, de vrais endroits, de vrais acteurs et très peu d’écrans verts. En fait, je n’ai pas tourné une seule scène composée uniquement d’écrans verts. Ensuite, nous avons filmé les personnages – Alita et quelques autres cyborgs – avec des costumes de captation de performance. On se sent donc dans un univers réel, tangible. »
Alita : l’ange conquérant arrive dans une salle près de chez vous le 14 février .