Le Journal de Quebec - Weekend

UN POLICIER PAS COMME LES AUTRES

Dans la série Appelle-moi si tu meurs sur Club illico

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Claude Legault n’était pas seulement fatigué d’écrire après 19-2 ; il était fatigué. Point. L’« usine à saucisses », comme il s’amuse à imager en entrevue, avait besoin d’une pause. Et vite... « J’ai ressenti une grande lassitude, raconte l’auteur et comédien au Journal. J’avais besoin d’un break, parce que c’était trop. Je n’avais même plus envie de jouer. Ça faisait 15 ans que je n’avais pas pris le temps de m’asseoir pour regarder en arrière. Pour regarder tout ce que j’avais accompli. »

Ce temps de repos a permis à Claude Legault de comprendre pourquoi il n’avait plus autant d’énergie (ayant enfilé les projets à vitesse grand V) et, surtout, de recharger ses batteries pour plonger dans l’écriture d’Appelle- moi si tu meurs, sa nouvelle série en tandem avec Pierre-Yves Bernard, son complice de Minuit, le soir et Dans une ga

laxie près de chez vous. Deux semaines avant l’arrivée des huit premiers épisodes sur Club illico, Claude Legault qualifie l’aventure de « montagnes russes », une expression qui pâlit toutefois devant celle qu’il emploie pour décrire l’épopée 19-2 : « Comme gravir le mont Everest en gougounes ».

CARTE BLANCHE

L’aventure Appelle-moi si tu meurs a officielle­ment commencé en 2014, quand TVA a donné carte blanche à Claude Legault pour pondre la série télévisée qu’il souhaitait. Mais puisqu’il était accaparé par l’écriture de 19-2 avec Réal Bossé et Danielle Dansereau, le lauréat de nombreux prix Artis et Gémeaux a fait appel à Pierre-Yves Bernard, son grand ami, pour qu’il démarre « quelque chose ».

C’est ainsi qu’est née Chrysalide, une série policière « scientifiq­ue ».

Mais après quelques années de développem­ent en dents de scie, le projet a emprunté un virage déterminan­t en 2017. « C’était trop compliqué, explique Claude Legault. On a reviré ça d’bord, pis c’est devenu une série sur l’amitié. »

CLANS OPPOSÉS

Rencontré au deuxième étage des bureaux de Zone 3, son producteur situé au centrevill­e de Montréal, dans un petit local vitré où plusieurs séances de remue-méninges ont battu leur plein au cours des dernières années, Claude Legault discute avec enthousias­me des grandes lignes d’Appelle- moi si tu meurs, une fiction en huit épisodes dans laquelle il campe Jean-François Lelièvre, un agent de police exilé en Thaïlande, mais rapatrié de force à Montréal, une ville qu’il évite depuis une trentaine d’années pour éviter d’être contraint d’enquêter sur Mario Vietti (Denis Bernard), son meilleur ami d’enfance… et également mafieux jusqu’au bout des ongles. Placés en situation d’énorme conflit d’intérêts, les deux hommes tairont à leurs collègues et complices respectifs leur relation privilégié­e, tout en tentant de s’entraider pour sauver leur peau.

« Dans ta vie, t’as des thèmes privilégié­s, résume Claude Legault. Pour Pierre-Yves et moi, c’est la bêtise humaine et l’amitié. »

« C’est une histoire classique, poursuit le comédien de 55 ans. C’est les Capulet contre les Montaigu. C’est deux buddys qui sont juste pas du même bord. »

UN HYBRIDE

Quand on demande à Claude Legault de décrire le ton d’Appelle- moi si tu meurs, il esquisse un léger sourire, le même qu’il arborait en octobre, quand on l’avait croisé à Longueuil, alors qu’il tournait sous l’oeil attentif du réalisateu­r Claude Desrosiers ( Aveux, Feux). En cette journée pluvieuse d’automne, le comédien nous avait parlé d’un « hybride » entre Dans une galaxie

près de chez vous, cette comédie de science-fiction culte pour adolescent­s présentée à Canal Famille et VRAK au tournant du millénaire, et Minuit, le soir, cette incursion dramatique dans l’univers des videurs de bar, diffusée à Radio-Canada de 2005 à 2007.

Quelques mois plus tard, Claude Legault persiste et signe. « On avait envie de marier tout ce qu’on a fait jusqu’à présent. PierreYves et moi, on a toujours le don de pogner des trails compliquée­s ! »

Pour étayer ses propos, Claude Legault cite en exemple une séquence du premier épisode, dans laquelle son personnage et celui de Denis Bernard s’engueulent en dansant.

« C’est une scène absurde à première vue, mais ça marche. Parce qu’on voit que c’est deux chums qui s’aiment comme des frères. C’est weird à dire, mais autant ils peuvent être rough, autant c’est des bons gars. »

Appelle-moi si tu meurs atterrit sur Club illico le jeudi 28 février.

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