Le Journal de Quebec - Weekend

40 ans de chansons d’amour

- ÉLISE JETTÉ Agence QMI

À 17 ans, Martine St-Clair étudiait en soins infirmiers. Mais une simple inscriptio­n par ses amies à Cégeps en spectacles a finalement changé le cours des choses, et l’histoire des chansons d’amour au Québec du même coup. En quarante ans de carrière, on pourrait croire qu’elle a chanté tous les amours, mais elle reste convaincue qu’il y a encore tant à dire.

En 1979, Martine St-Clair remportait le fameux concours collégien en chantant Le

petit roi et Le monde est stone devant un jury composé de Gilles Valiquette et Luc Plamondon. Ce dernier était alors en pleine création de Starmania. « C’est là que Luc m’a choisie pour faire Cristal dans Starmania et c’est là qu’on m’a donné ma première chanson d’amour,

Monopolis », dit Martine St-Clair, encore émue 40 ans plus tard. « Cette chanson est venue parler à mon coeur de 17 ans, poursuit-elle dans un frisson. Il n’y en aura pas, de différence, on va tous s’aimer… C’est ma première grande chanson d’amour. » Ce succès a été le premier d’une longue série. Elle a commencé à chanter des textes d’amour qui ne s’inscrivent dans aucun cadre : des amours universels, complexes, des amours sans promesses, des amours controvers­és.

« Je me suis dit que c’était tatoué sur moi, que c’est ça que je voulais chanter. »

À l’époque, il ne lui était pas simple de chanter ce qu’elle n’avait pas encore vécu. Puis Gilbert Bécaud lui a offert une histoire d’amour triste. « L’amour

est mort n’en parlons plus. C’est ce que je chantais avec lui. On a fait un clip sur la rue St-Hubert dans des arcades, se souvient-elle. Il m’avait dit : tu connais Romy Schneider? Aujourd’hui, tu es Romy Schneider. On joue un rôle, tu me largues. »

C’est là qu’elle a compris qu’il n’était pas nécessaire d’avoir connu les situations pour les chanter. Chanter, c’est jouer un rôle. C’est du cinéma.

TOUT DIRE

« Ce soir l’amour est dans tes yeux, mais

demain matin m’aimeras-tu un peu? », telle est la question posée par St-Clair depuis 1986 avec les mots de Claude-Michel Schönberg. L’universali­té de l’amour se trouve ici dans son aspect éphémère, tellement d’actualité plus de trente ans plus tard. « On se dit ici de prendre le moment présent, lance St-Clair. On s’est regardés, une magie a opéré. On a eu quelque chose d’inexplicab­le. Peut-être que demain ça n’existera plus, mais à ce moment-là, c’était vrai. »

Après 40 ans à chanter l’amour, Martine St-Clair est convaincue qu’il reste tant de choses à dire.

« Ces femmes qui nous ont mis au monde, qu’on a rencontrée­s, une amie, une soeur, une mère, celles qui ont dû quitter leur pays, leur maison, leur conjoint, pour toutes les raisons. J’ai une chanson d’amour qui parlera de ça. »

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Martine St-Clair n’a pas fini de nous conter l’amour en chansons.

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