Le Journal de Quebec - Weekend
UNE PAGE PASSIONNANTE DE L’HISTOIRE
Ce livre, qui se lit aussi facilement qu’un roman, a été en 2017 l’un des gros coups de coeur de l’ancien président Barack Obama.
Tout comme Thomas B. Reverdy l’a fait avec Détroit dans le magnifique Il était une ville, la journaliste du Washington
Post Amy Goldstein a eu l’idée de raconter l’essoufflement d’une autre grande ville industrielle des États-Unis : Janesville, au Wisconsin.
En 2008, quand la crise économique a obligé des milliers d’entreprises américaines à fermer leurs portes ou à licencier une bonne partie de leurs travailleurs, le constructeur automobile General Motors a dû se résigner à condamner l’usine de Janesville, qui était pourtant la plus ancienne du pays. Le 23 décembre de la même année, la toute dernière Chevrolet Tahoe sortira ainsi de sa chaîne de montage et 9000 personnes se retrouveront du jour au lendemain sans emploi.
UNE SUITE ÉMOUVANTE
Le génie de l’auteure a été de raconter ce qui s’est passé par la suite, sans jamais nous donner l’impression de lire un essai ou une monographie. Car une fois l’usine fermée, bien des familles ont eu énormément de mal à joindre les deux bouts. Au-delà de la dimension historique qui nous aide vraiment à mieux comprendre l’évolution de Janesville et la mentalité de ses habitants, elle y a donc glissé beaucoup d’émotions à travers les voix d’ouvriers en chômage, d’assistants sociaux, de responsables locaux, d’entrepreneurs ou de retraités. Au fil des pages, on verra donc tous ces gens se serrer les coudes et s’organiser peu à peu pour faire face à la crise et tenter de donner un nouvel essor à leur municipalité.
Une très belle histoire. Et en plus, elle est vraie.