Le Journal de Quebec - Weekend
SAVOURER JUSQU’À LA DERNIÈRE MINUTE
À quelques mois de fêter ses 75 ans, Robert Charlebois vient de lancer un nouvel album,
Et voilà, qui comprend notamment la collaboration de Louise Forestier et Simon Proulx (Les Trois Accords). Même s’il admet être « à la fin de sa troisième période », Charlebois n’a aucunement l’intention de prendre sa retraite. « Tant que ça dure, savourons ça jusqu’à la dernière minute », lance-t-il.
Robert Charlebois est en grande forme. Dans l’entretien d’une heure qu’il nous accorde, le célèbre chanteur frisé parle d’une multitude de sujets. Quand il ne nous fait pas sa critique du film Bohemian Rhapsody (« j’ai trouvé ça fantastique »), il nous parle de sa passion pour Chuck Berry et Elvis (« je mets Chuck une coche au-dessus d’Elvis, et je suis un gros fan d’Elvis »).
Il est aussi très en verve quand vient le temps de raconter la création de son nouvel album, Et
voilà, qu’il a enregistré à Brooklyn en compagnie du duo de réalisateurs, Gus Van Go et Werner F, bien connu pour avoir récemment travaillé avec Les Trois Accords, Vulgaires Machins et Dumas.
« C’était une idée de Claude (Larivée, président de son étiquette de disque, La Tribu) d’aller là-bas. Si j’avais travaillé avec mes musiciens habituels, qui sont des virtuoses, le résultat aurait peut-être été prévisible. En allant là-bas, les gars ne me connaissaient pas. Ils n’avaient pas besoin de moi pour leur steak. Ils m’ont emmené ailleurs. »
L’AMOUR DU PUBLIC
Quand on évoque les prochaines années, Robert Charlebois déclare ne pas vouloir s’arrêter. « Quand tu fais un métier où les gens ne te donnent pas juste de l’argent, mais aussi de l’humour, de l’amour et de l’admiration, c’est énorme. Pourquoi j’arrêterais ? Je sais que je suis à la fin de ma troisième période et on n’a pas besoin d’être comptable pour savoir que je ne ferai pas 25 autres albums dans ma vie. »
« Tous mes amis qui ont pris leur retraite, ils ont “pogné” 20 ans dans l’année qui a suivi. Ils sont devenus déconnectés du monde. Ils n’avaient plus de sujets de conversation. J’ai toujours dit que je n’étais pas un chanteur à voix, mais un chanteur à cheveux. J’arrêterai quand je commencerai à les perdre ! (rires) » Le nouvel album de Robert Charlebois, Et voi
là, est en vente sur le marché. Il présentera son concept Robert en CharleboisScope au Grand Théâtre de Québec, le 25 mai, et à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, du 6 au 8 juin. Pour les infos:www. robert char le bois.
TROIS CHANSONS EXPLIQUÉES
Le Journal a demandé à Robert Charlebois de parler de trois nouvelles pièces qui se trouvent sur l’album Et voilà.
LE MANQUE DE CONFIANCE EN SOI
« J’avais ce texte de Réjean Ducharme parmi des milliers de textes insignifiants dans mon armoire. C’est ma femme qui a décidé de faire le ménage là-de- dans. Elle m’a sorti ce texte. Réjean l’avait écrit il y a 45 ans pour Pauline Julien et moi. Ça devait être un duo, mais Pauline pensait que les paroles étaient politiques, alors que Réjean se tenait loin de ça. »
MONSIEUR L’INGÉNIEUR
« Louise (Forestier) est venue en studio et on a improvisé pendant une demi-heure avant d’enregistrer. À part la nostalgie, c’est un talent extraordinaire, cette fille. Ça me prenait quelqu’un pour faire comédienne et chanteuse avec cette chanson. Il y a son énergie et sa folie à elle. »
JOHNNY
« Je n’ai jamais écrit sur un de mes collègues. Mais Johnny Hallyday m’a inspiré. C’est peut-être l’artiste, avec Aznavour, que j’ai vu le plus souvent sur scène. C’est de loin la voix la plus puissante que j’ai côtoyée dans mon métier de rockeur. »