Le Journal de Quebec - Weekend

LE CHAMP DES POSSIBLES

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Après deux premiers albums très bien accueillis ici, la chanteuse et actrice française Lou Doillon est de retour avec un nouveau disque, Soliloquy. Le Journal s’est entretenu avec l’artiste de 36 ans alors qu’elle était de passage de ce côté-ci de l’Atlantique. Vous êtes parmi nous pour quelques jours, qu’aimez-vous du Québec?

« Quasi tout ! Je dois être au-dessus de la dizaine de séjours ici. Je connais plus le Québec l’hiver que l’été. Je suis toujours contente de retrouver ce blanc éclatant, ce grand soleil qui veut dire qu’il va faire très froid. La culture, la musique, la nourriture me plaisent beaucoup. C’est chez vous que j’ai découvert le porc effiloché et la poutine. »

Voyez-vous une différence entre le public québécois et ceux d’autres coins du monde?

« Un des concerts les plus forts que j’ai faits, c’était au Métropolis il y a trois ans. Il y a un tel amour pour la musique et une telle qualité. C’est une grande fierté d’être aimée et acceptée dans une scène où il y a de tels artistes. La scène musicale est riche ici, quand je pense à un Patrick Watson, à des performanc­es de Pierre Lapointe, à la sensibilit­é d’une Safia Nolin et à une vibration des Timber Timbre ou de Jesse Mac Cormack. Les musiciens qui m’impression­nent beaucoup sont chez vous. »

Où avez-vous enregistré le nouvel album?

« J’ai tout fait à Paris, mis à part certaines chansons en Normandie. Je suis allée là où les producteur­s étaient, en fait. Comme mon deuxième album, je l’avais fait à Montréal, parce que c’était là que Taylor Kirk et son groupe [Timber Timbre] étaient. Cette fois-ci, j’ai travaillé avec trois producteur­s français. Je suis allée dans un hangar désaffecté avec Benjamin Lebeau et dans le studio homemade de Dan Lévy dans sa maison de campagne en Normandie. Et tout le reste, je l’ai fait avec Nicolas Subréchico­t, qui m’accompagne depuis sept ans en tournée. On a enregistré dans le même studio que mon premier album, qui s’avère être à 300 mètres de chez moi ! »

Pourquoi avoir choisi de travailler avec trois producteur­s?

« En travaillan­t avec des gens différents, c’est comme étendre le champ des possibles. On se laisse emmener dans l’imaginaire de l’autre, mais il faut garder le fil conducteur pour qu’il y ait une logique qui transparai­sse. »

Quelle est la significat­ion du titre de l’album, Soliloquy?

« J’ai toujours été embêtée à l’idée de trouver des titres pour mes albums. Pour le premier, Places, j’avais décidé de nommer l’album avec la dernière chanson enregistré­e. Et je l’ai aussi fait avec Lay Low et Soliloquy. Pour ce dernier, j’aimais que le mot comprenne la note de musique sol et aussi une référence au soleil, car c’est un album plus coloré. J’aimais aussi l’idée qu’un soliloque est une réflexion qu’on a avec soi-même plutôt qu’à haute voix. C’est un terme très utilisé au théâtre. J’aimais bien que cet album assume une forme de théâtralit­é. »

Parlant de théâtre, prévoyez-vous retourner au jeu bientôt?

« Je me suis remise au théâtre pour quelques semaines, il y a un an. Ce qui est compliqué dans le métier d’actrice, c’est qu’il fonctionne à partir du désir de l’autre. J’aimerais beaucoup y retourner, car j’aime l’idée de me mettre parfois au service des autres. » Le nouvel album de Lou Doillon,

Soliloquy, est sur le marché. Elle sera en spectacle le 3 juillet au MTelus, dans le cadre du Festival internatio­nal de Jazz de Montréal. Pour plus d’infos : loudoillon.fr.

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Lou Doillon vient de sortir son troisième album, Soliloquy, qui se veut plus rythmé que ses deux précédents.
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