Le Journal de Quebec - Weekend

VOYAGE AU COEUR DU TÉMISCOUAT­A

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Faisant au passage des petits clins d’oeil à la région de son père, de sa grand-mère et de son conjoint, la romancière Julie Rivard propose à ses lecteurs un petit voyage dans la belle région du Témiscouat­a, à la fin des années 1950, dans son nouveau roman La maison des Levasseur.

Julie Rivard s’est passionnée pour l’histoire fictive d’une famille de la Côtede-Beaupré emménagean­t à l’été 1958 dans un petit village du Témiscouat­a, Saint-Éleuthère (dans le Bas-SaintLaure­nt), à la suite d’un héritage.

Les Levasseur – un nom de famille choisi pour les besoins du roman, sans aucun lien avec une famille réelle, précise l’auteure – s’installent dans une imposante demeure victorienn­e sur les berges du lac Pohénégamo­ok. Une grande et belle maison... qui a besoin d’amour après avoir passé bien des années sans locataires.

Les trois soeurs Levasseur, Olivia, Raquel et Béa, ignorent que le destin leur réserve bien des surprises: un drame les guette et la passion amoureuse menace de leur faire perdre tout ancrage.

Les soeurs ont fort à faire, entre les rénovation­s, les rumeurs des villageois, le « monstre » du lac et le séduisant Vito, le boucher du village.

LIENS FAMILIAUX

Julie Rivard, conteuse de talent, mêle les faits historique­s, les intrigues et les élans du coeur dans ce nouveau roman, employant le ton parfait pour tout raconter. Elle a ses repères dans la région du Témiscouat­a. « Mon père vient de Saint-Léonard, au Nouveau-Brunswick, et ma grand-mère vient de Caribou, dans le Maine. Mon père est brayon. Pohénégamo­ok, c’est la région de la famille de mon conjoint », explique-t-elle.

« J’ai été chanceuse parce que le village de Saint-Éleuthère a récemment célébré son anniversai­re et les gens de la communauté ont fait un super beau livre avec des photos, les familles, les événements. C’était une bible pour moi – je l’ai lu de A à Z. Ça m’a aidée pour la recherche parce qu’il y a très peu d’infos sur cette région, sur internet ou dans les livres », mentionne-t-elle.

« Je voulais donner une saveur différente à mon histoire. Je voulais qu’elle soit liée à toutes les particular­ités du coin. C’est sûr qu’on ne pouvait pas passer à côté des frontières américaine­s, et du temps de la prohibitio­n. »

PERSONNAGE­S FICTIFS

Les personnage­s, par contre, sont fictifs. « Je ne fais référence à personne qui a existé à cette période. C’est un pur divertisse­ment, qui fait référence à de vraies activités qui ont eu lieu ou un vrai

lifestyle de la région. » Quant au boucher, Vito, il est inspiré de la vague d’immigrants arrivés au Québec dans les années 1950, ce qui lui a permis de parler des « étrangers ».

« C’est un beau personnage, attirant, différent. Et parce qu’il est entreprene­ur, il a un certain standing dans le village. Ça me faisait un personnage assez fort, mystérieux, pour ne pas présenter seulement des hommes typiques de cette région-là, comme le travailleu­r qui, avec sa boîte à lunch, part à l’usine et revient. Je voulais mettre un peu de “oumph” dans cette époque. »

Les filles Levasseur ne sont pas trop coincées. « C’était la période où la jeunesse s’émancipait, où les femmes étaient un peu plus libres. Ma mère me disait à quel point ils avaient du fun, à l’époque, à aller aux soirées dansantes et à aller prendre un petit Coke au restaurant du coin. Je voulais que ces filles soient un peu plus libres, parfois un peu fofolles. Raquel a un petit côté festif et avant-gardiste, ce qui me permettait de m’éclater un peu plus, comme auteure. » Julie Rivard enseigne l’anglais au primaire. Elle a écrit des romans policiers à succès et Les Torrents. Cette série comptera trois tomes. Elle prépare une nouvelle série policière, à paraître en mai. Elle sera présente au Salon du livre de Québec.

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LA MAISON DES LEVASSEUR Julie Rivard Les Éditeurs réunis 374 pages
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